Le bureau des plaintes ne chôme pas
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1504 - 18/10/2017
Le dernier rapport annuel sur le risque des professionnels de santé de la MACSF montre une hausse de 8,7 % des déclarations de sinistres. J’insiste : des déclarations de sinistres, et pas du nombre de sinistres. Le nombre de réclamations amiables et de plaintes judiciaires contre les médecins a augmenté en 2016, et abouti à une condamnation deux fois sur trois. C’est énorme ! Une partie concerne la chirurgie ambulatoire. Sachant qu’elle est appelée à devenir la norme dans les années qui viennent, les chirurgiens, anesthésistes, infirmiers et kinés concernés ont intérêt à s’appliquer (surtout dans la communication avec le patient, à qui il faut faire comprendre qu’il doit se responsabiliser) s’ils ne veulent pas voir exploser le nombre de procès ! Ou alors je suggère qu’ils prennent l’habitude d’attaquer les patients qui ne respectent pas le programme fixé : hygiène de vie, exercices à faire à la maison, prise des médicaments à heure fixe… Après tout, ces indélicats font baisser leurs statistiques de réussite !
Rappelons que jusqu’à preuve du contraire, les professionnels de santé ont une obligation de moyens mais pas de résultat. La médecine n’est pas une science exacte. Il arrive qu’une intervention ne donne pas le résultat escompté, même si le geste chirurgical est parfait. Il existe toujours une part d’imprévu. Il serait bon de s’en souvenir.
À Vénissieux, dans le Rhône, des kinésithérapeutes ont affronté la colère des patients lorsqu’ils ont décidé de déménager le cabinet dans un autre quartier de la ville (lire p. 18-19). Charmant… Ne vous laissez pas faire ! Vous êtes là pour répondre à une mission de service public, mais vous avez le droit de choisir où (en tout cas tant que l’avenant 5 n’est pas signé – lire p. 16-17), dans quel cadre et avec qui !