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Accès direct : les physiothérapeutes norvégiens obtiennent gain de cause

La proposition d'un accès direct pour les physiothérapeutes a été approuvée par le Parlement norvégien en juin 2017.

Jean-Pierre Gruest
10 janvier 2018

Depuis le 1er janvier, les physiothérapeutes norvégiens bénéficient de ce que leurs confrères français réclament depuis longtemps : l'accès direct, auquel le Conseil national de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes a consacré un colloque à Paris, en septembre dernier.

Depuis le 1er janvier, les physiothérapeutes norvégiens bénéficient de ce que leurs confrères français réclament depuis longtemps : l'accès direct, auquel le Conseil national de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes a consacré un colloque à Paris, en septembre dernier.

Désormais, tout Norvégien peut donc faire appel à un physiothérapeute sans passer par la "case médecin" et se faire rembourser les soins qui en découlent. Une forme limitée d'accès direct et d'auto-saisine du patient était déjà effective depuis 2001.

Pour Fred Hatlebrekke, président de l'Association norvégienne des physiothérapeutes, "ceci constitue un moment historique" pour la profession, selon la WCPT. Cette décision récompense l'opportunisme et la ténacité des intéressés : "Lorsque le ministère des Affaires sanitaires et sociales a préparé un Livre blanc sur les services de santé municipaux en 2014, nous avons saisi l'occasion pour plaider en faveur d'un accès direct. Nous avons fait la même chose dans des réunions avec le ministre de la Santé, et nous avons montré que l'accès direct constituait une réforme bénéfique pour les patients", a expliqué Fred Hatlebrekke. D'autant plus qu'un nombre croissant d'études, dans le monde entier, valorisent l'efficacité clinique et l'intérêt économique d'une telle mesure.

En France, rien que pour les 6 000 entorses de cheville enregistrées chaque année, l'accès direct permettrait à l'assurance maladie d'économiser quelque 54 millions d'euros par an.

Emma Stokes, la présidente de la Confédération mondiale pour la physiothérapie (WCPT), a salué cette nouvelle, affirmant que l'accès direct constituait "un mouvement mondial valorisant l'autonomie des physiothérapeutes" et que cette décision validait "la reconnaissance de ses nombreux avantages, tant pour les patients que pour les physiothérapeutes".

L'accès direct est effectif dans plus de 40 pays à ce jour, parmi lesquels l'Australie, le Brésil, l'Afrique du Sud, la Suède ou encore le Royaume-Uni. En France, la loi de santé du 26 janvier, qui modifie la définition de la kinésithérapie, ne l'accorde qu'"en cas d'urgence et en l'absence d'un médecin". Espérons que l'exemple norvégien saura convaincre Agnès Buzyn de l'intérêt de cette mesure.

©Leonid Andronov/IStock/Getty Images Plus

 

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