Kysio :
"Son intérêt me semblait évident"
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1540 - 21/03/2019
“Kiné de campagne” dans le Calvados, Sébastien Arassus dispose d’un joli plateau technique (imoove, tapis et vélo, biofeedback, cryothérapie, Myolux). Il a récemment investi dans un nouvel outil, l’espalier Kysio, développé par Allcare innovations, qui a rapidement trouvé sa place au sein de ses protocoles de rééducation habituels. “Je reçois beaucoup de patients qui ont des problèmes d’épaule donc son intérêt me semblait évident : il permet de faire faire au patient des exercices (travail d’armé, de rotation externe en gardant le coude au corps…) en contrôlant tous les paramètres : l’angle de travail, l’amplitude, la vitesse et la force (on peut jouer sur la tension de 2 à 10 kilos). Il est important de démarrer une rééducation d’épaule avec des exercices parfaitement sécurisés. Ce dont je ne me doutais pas, c’est que je m’en servirais aussi souvent pour les membres inférieurs”, raconte le kinésithérapeute.
Les patients s’appliquent
Une séance sur Kysio se déroule en 3 temps. D’abord, le kinésithérapeute montre au patient le geste qu’il doit réaliser. La machine enregistre les données. Ensuite, le kinésithérapeute programme la séance : durée, nombre de répétitions, nombre de séries, temps de pause entre chaque. Puis le patient doit reproduire le plus fidèlement possible le mouvement exécuté initialement et enregistré par la machine. Il peut suivre la qualité de son geste sur l’écran, avec un curseur, une cible avec son jeu de couleurs tout simple (vert si le geste est bien exécuté, rouge s’il est mal reproduit). L’avantage, c’est que “tous les patients en sont capables, y compris les enfants et les personnes âgées”, souligne Sébastien Arassus, qui a testé Kysio avec des personnes de plus de 85 ans. “Cet écran, ça les motive. Ça rend l’exercice ludique et ils ont envie d’y arriver alors ils s’appliquent. Je vois une vraie différence avec ce que je pouvais leur proposer avant. Placez un patient face à un espalier, montrez-lui l’exercice et regardez : 2 minutes après, si vous ne le surveillez pas de près, il ne fera déjà plus le bon geste.”
Kysio permet à Sébastien Arassus de “proposer un travail très protecteur à des patients opérés d’une rupture du LCA, en particulier pour le renforcement des ischio-jambiers dans l’optique de protéger le greffon, et pour travailler la flexion du genou avant de poursuivre la rééducation sur imoove par exemple. Ce sont 2 produits complémentaires”. Depuis quelques mois, il utilise Kysio “tous les jours. Il est parfaitement rentré dans mes protocoles de rééducation usuels. Je le vois comme un couteau suisse : ce n’est pas lui qui va vous dire ce qu’il faut faire. Grâce à la technique d’apprentissage, je travaille dans les caractéristiques du patient, et non sur un objectif théorique créé par le constructeur. C’est la garantie d’un travail adapté, qui limite les risques de blessure”, explique le kinésithérapeute. “J’utilise à nouveau mon espalier, qui me servait surtout à suspendre des élastiques, des sangles et des poids…”
Travil de rotation externe suite à une lésion de la coiffe des rotateurs. |
En pratique
Sébastien Arassus a opté pour l’unité Kysio qui se fixe sur son espalier existant, ce qui représente un gain d’espace. La prise en main est “très intuitive”. Le marquage au sol permet de placer le patient précisément. Il peut être debout, assis sur un ballon, un tabouret… Kysio est adaptable en hauteur, ce qui permet de l’utiliser avec un enfant par exemple. “On peut même travailler à l’horizontale en contrôlant la variation angulaire de la trajectoire du mouvement, c’est très intéressant.”
© D.R.