Chacun son réseau
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1552 - 24/10/2019
Seriez-vous à la bourre en matière de santé connectée ? On pourrait le croire. Chez les kinésithérapeutes, il y a les adeptes de la première heure et les méfiants. Et ce n’est pas seulement une question de génération. Les uns se sont lancés il y a plusieurs années déjà, quitte à utiliser des outils pas encore très perfectionnés, et ont tout de suite vu ce qu’ils pouvaient leur apporter (ainsi qu’aux patients). Les autres restent dubitatifs, s’interrogent sur la sécurité des données (il faut dire que la HAS a listé pas moins de 101 règles de bonnes pratiques pour tenter de garantir la fiabilité et la confidentialité des informations disponibles sur les 50 000 applications et objets connectés que 43 % des Français déclarent utiliser quotidiennement !) ou craignent de perdre du temps avec des outils qu’ils maîtrisent mal… sans oser l’avouer.
C’est ce dont s’est aperçu notre journaliste en creusant le sujet pour le dossier de la semaine (p. 20 à 23). Si les avantages de la kinésithérapie connectée sont à peu près indéniables (améliorer l’observance des traitements, recueillir des données pour un meilleur suivi et/ou pour alimenter la recherche…), les professionnels ne sont pas tous séduits.
Dans connecter, je lis aussi créer du lien entre les gens “dans la vraie vie”, comme on dit. C’est ce que fait de façon admirable l’association SPS depuis 5 ans. Elle organisait le mois dernier une soirée d’échanges à la mairie du 19e arrondissement de Paris, ouverte à tous les professionnels en santé, qui a remporté un succès inattendu (lire p. 17 à 19). C’est le signe que les soignants vulnérables ont aussi besoin de crever l’abcès ensemble, pour ne plus rester seuls avec leurs problèmes.