Passer à la vitesse supérieure
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1555 - 05/12/2019
Au vu de la frénésie suscitée par la publication des nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) sur la prise en charge de la bronchiolite aiguë chez le nourrisson, nous ne voulions pas réagir à chaud, au risque d’avoir une vision trop étroite du sujet. Nous publions dans ce numéro un dossier (p. 12 à 14) pour vous permettre de comprendre pourquoi le texte est rédigé ainsi et pourquoi il ne pouvait en être autrement. Si vous voulez que cela change, il n’y a pas 36 solutions : il faut mener des travaux de recherche sérieux (grandes cohortes, méthodologie irréprochable) pour étayer l’efficacité de vos techniques. C’est le seul langage que peut entendre une institution comme la HAS.
Pour la 2e année consécutive, Farida Adlani, vice-présidente de la Région Île-de-France, était présente au colloque organisé par l’association Soins aux professionnels en santé (SPS – lire p. 15 à 17). Pour la 2e année consécutive, elle a manifesté son inquiétude sur l’accès aux soins, de plus en plus difficile, sur les conditions de travail des soignants, souvent pénibles (pour certains, c’est un doux euphémisme), et son souci de mieux protéger ces derniers. Je savais que l’Île-de-France était le premier désert médical de France, mais je ne mesurais pas à quel point : elle a perdu plus de 2 000 généralistes en 10 ans. Or on attend 700 000 habitants supplémentaires d’ici 2030 : devront-ils se passer de médecin traitant ? Pour SPS, les solutions doivent être inventées au niveau régional, car c’est à ce niveau que les acteurs concernés se connaissent le mieux, condition indispensable pour qu’ils parviennent à travailler ensemble efficacement. Le président de l’association étant breton, c’est en Bretagne que le premier réseau régional du risque psychosocial devrait voir le jour début 2020.