Coronavirus : une instruction encadre la participation des étudiants à la gestion de la crise
Sophie Conrard
- 23 mars 2020
Une instruction ministérielle précise les modalités de participation des étudiants en santé à la crise sanitaire liée au Covid-19. Elle permet les réaffectations de stages sous conditions et rappelle le cadre réglementaire.
Depuis le début de cette crise, les étudiants se mobilisent pour aider les équipes sanitaires. Cette instruction rédigée par les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur vient préciser les modalités de leur contribution, et les conditions d'aménagement des formations médicales et paramédicales.
"Compte tenu de l'évolution de l'épidémie de Covid-19, les étudiants en santé sont amenés à participer aux soins des patients et à la gestion de la crise sanitaire au sein des équipes médicales et soignantes. Cette activité auprès du patient est essentielle pour leur formation et la continuité des soins délivrés", affirme le texte, qui précise que l'activité des étudiants vient "en renfort" de la communauté médicale et soignante.
Au contact des patients infectés, les étudiants bénéficient des mêmes règles de protection individuelle que celles mises en place dans les centres de soins pour limiter la contamination des personnels soignants. "Il convient de s'assurer qu'ils se sont appropriés les règles de protection ou qu'une formation soit effectuée par leurs encadrants dans le cas contraire", insiste le texte.
Protection des étudiants fragilesLes mesures de protection des personnes vulnérables s'appliquent bien entendu aux étudiants en santé et internes enceintes ou atteints de pathologies chroniques. Ils peuvent, si leur état de santé le permet, participer à la régulation et à la coordination des équipes au sein des cellules de crise, en soutien à la recherche. Les tutelles veillent aussi tout particulièrement à la gestion du stress de ces jeunes professionnels, et leur rappellent d'alerter leur référent ou une structure d'appui en cas d'épuisement physique ou psychologique. |
Des réaffectations de stage sont possibles
Pour les étudiants en fin de formation paramédicale ou en 3e cycle de médecine, plusieurs possibilités sont prévues pour leur participation aux services de soins, qui peuvent se cumuler "dans le respect d'un rythme de travail raisonnable et conforme à la réglementation", soulignent les ministères. Il est désormais possible, pour répondre aux besoins sanitaires, que les étudiants soient réaffectés sur des lieux de stage à l'hôpital ou en ville. Cette réaffectation se fera au niveau local en coordination entre les unités de formation et de recherche (UFR) et les instituts de formation, les établissements et les ARS, "dans le respect des conditions habituelles d'accueil et d'indemnisation".
"Quelle que soit la structure d'accueil, les étudiants doivent toujours être couverts par une convention de stage et une protection assurantielle", précisent les tutelles. Par ailleurs, dans les cas où l'accueil en stage est impossible, il peut être demandé à l'étudiant soit de réaliser un travail écrit en lien avec le type de stage pour permettre une validation ultérieure du stage, soit de suivre des enseignements à distance qui peuvent donner lieu à validation.
Indemnisation et frais de transportY compris durant cette période de crise sanitaire, les étudiants en stage bénéficient des modalités d'indemnisation et de remboursement des frais de transports identiques à celles prévues par les textes qui régissent leur formation. "À ce titre, seuls les étudiants infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, manipulateurs d'électroradiologie médicale, ergothérapeutes et de 2e cycle des études médicales peuvent en bénéficier dans la réglementation actuelle", souligne l'instruction. |
Les étudiants paramédicaux et ceux qui sont en 1er et 2e cycle d'études médicales peuvent se porter volontaires pour aider les équipes sanitaires, à condition d'avoir l'accord du responsable de la structure d'accueil, selon les capacités de l'établissement à encadrer l'étudiant et dans le cadre d'une convention de stage. "Au regard de la situation sanitaire exceptionnelle et de l'engagement volontaire de ces étudiants, les instituts et écoles de formation paramédicale sont invités à apprécier avec souplesse les critères de validation de cette affectation temporaire", précise l'instruction, ce stage pouvant être validant ou non.
Les étudiants en santé sont mobilisables
Par ailleurs, le texte précise les modalités de vacation et réquisition pendant cette période de crise. Des vacations peuvent être par exemple proposées aux étudiants en soins infirmiers inscrits en formations spécialisées. Les réquisitions concernent spécifiquement les étudiants de médecine et de pharmacie ayant validé la 2e année du 2e cycle et les étudiants en soins infirmiers inscrits en 3e année d'études préparant au diplôme d'État. "Les étudiants en santé qui ne sont pas mobilisés en stage à un moment doivent être joignables et pouvoir rejoindre un terrain de stage défini conjointement par les ARS, doyens et directeurs d'instituts", enjoint l'instruction.
(source : Hospimedia)
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