Liberté et société
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1589 - 03/06/2021
L’Académie de médecine vient de se prononcer en faveur d’une obligation vaccinale contre le Covid-19. Consciente qu’il sera difficile de l’imposer du jour au lendemain, elle recommande de prioriser certaines activités professionnelles : enseignement, santé, services de l’État et fonction publique, services d’approvisionnement essentiels (alimentation, eau, énergie…). Mais aussi les activités comportant un contact avec le public : restauration, commerce, hôtellerie, culture, sport, etc.
Les donneurs de sang (ça tombe bien : j’ai rendez-vous bientôt pour ma 2e injection) et les étudiants devraient l’être aussi d’ici la rentrée, selon l’Académie.
À ceux qui portent leur liberté en étendard depuis un an et demi (liberté de ne pas porter le masque, de ne pas rester confiné, de voir des amis, de ne pas se faire vacciner…), je propose de relire l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui commence par ces mots : “La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui.” La question est complexe et ne saurait être résolue ici. La Haute autorité de santé, le Conseil constitutionnel (entre autres) seront sollicités et se prononceront.
Le déploiement du pass sanitaire, à partir du 9 juin, est une première étape.
La crise sanitaire va laisser des traces, et pas seulement sur le plan physique (lire l’interview de Laurent Rousseau p. 36 à 38). C’est le moment de tout faire pour en limiter les dégâts sur notre société, nos rapports sociaux… et nos libertés individuelles.