Kinésithérapie pédiatrique :
spécificité ou spécialité ?
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1595 - 14/10/2021
J’ai assisté récemment à une table ronde sur ce sujet, lors de la journée de l’AKPMIP-Occitanie, à Toulouse, le 25 septembre. Je n’ai pas la réponse. Mais j’ai retenu que les avis, parmi les kinésithérapeutes qui exercent dans ce domaine, étaient très partagés. Certains voudraient être considérés comme des spécialistes, pour être mieux reconnus (financièrement, mais pas seulement). D’autres plaident pour que les kinésithérapeutes restent généralistes, afin de ne pas créer plus de difficultés d’accès aux soins qu’il n’en existe déjà sur certains territoires.
Si la société est, dans son ensemble, en train de reconnaître que s’occuper d’enfants est important, cela ne peut se résumer à une question d’organisation de l’exercice, ni même à la question de la formation. Pour Didier Évenou, cadre supérieur à l’hôpital Robert Debré et président du Réseau bronchiolite d’Île-de-France, la spécialisation en pédiatrie ne pourrait être donnée qu’à la suite d’une formation homogène et certifiante, ce qui exclurait par principe certaines formations pourtant de qualité et très appréciées des kinésithérapeutes.
Au fond, il s’agit de faire reconnaître les compétences de la profession par les médecins. Les recommandations HAS de 2019 sur la bronchiolite laissent un souvenir cuisant à la profession.
Spécialité ou spécificité, ce n’est pas la question.
Les kinésithérapeutes pédiatriques doivent se structurer, notamment en adhérant aux syndicats pour que ceux-ci pèsent plus lourd dans le dialogue conventionnel (car c’est là que beaucoup de choses se décident). Et prendre l’habitude, dès l’IFMK, d’écrire, de faire des bilans, de communiquer avec les médecins.