Ne tuez pas le messager !
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1609 - 05/05/2022
Vous connaissez sans doute cette expression qui fait référence à la tentation qu’on peut avoir de “tirer” sur le porteur d’une mauvaise nouvelle. C’est exactement ce qui se passe en ce moment. Un exemple parmi tant d’autres : certains élus syndicaux, désireux de transmettre une information susceptible d’intéresser tous les kinésithérapeutes, ont publié des messages sur les réseaux sociaux pour annoncer que la Cnam mettait en place, du 25 avril au 31 juillet, une aide temporaire pour compenser (un peu) la hausse du prix des carburants. Aide généreuse (c’est de l’ironie – je le précise avant qu’on me tire dessus) qui s’élève à… 1 centime pour les IK et 4 centimes pour les IF. Je comprends que beaucoup aient mal pris cette annonce, étant donné que cela fait des années que vous demandez à être rémunérés dignement pour les soins que vous effectuez à domicile.
Était-ce une raison pour insulter les confrères qui ont diffusé cette information ? Pour les tenir responsables de la petitesse de cette aide ? Non. La prochaine fois que vous serez tenté de dénigrer quelqu’un qui se contente de vous transmettre un message, je vous en supplie : respirez profondément et tournez 7 fois vos doigts dans vos poches avant d’écrire un commentaire assassin ! Le monde en sera plus apaisé.
J’ai récemment échangé avec une kinésithérapeute parisienne qui, débordée, me disait qu’elle avait l’impression d’être la seule de la ville à qui les médecins envoient des Covids longs. Après notre discussion, j’ai contacté une consœur exerçant dans ce domaine à Nice, qui est très active dans différentes associations professionnelles, enseigne, forme des stagiaires, etc., pour avoir son sentiment. Son constat est dramatique (lire p. 8-9). Mais ce n’est pas une raison pour m’en vouloir – si vous avez compris ce que j’ai écrit plus haut…