Covid-19 : la HAS plaide pour le maintien de l'obligation vaccinale pour les professionnels de santé
Sophie Conrard (avec APM news)
- 14 novembre 2022
Lise Alter, directrice de l'évaluation et de l'accès à l'innovation de la Haute autorité de santé (HAS), a indiqué la semaine dernière que celle-ci ne disposait d'aucun élément susceptible de remettre en cause le maintien de l'obligation vaccinale.
Alors que la France insoumise (LFI) s'apprête à déposer, le 24 novembre, une proposition de loi demandant la réintégration des personnels hospitaliers suspendus pour avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19, la HAS a souhaité "préciser" les éléments indiqués par sa présidente, Dominique Le Guludec, et la présidente de la commission technique des vaccins (CTV), Élisabeth Bouvet, lors d'une audition préalable effectuée par les parlementaires dans le cadre de cette proposition de loi.
Au cours de cette audition, la HAS a indiqué que par rapport à son dernier avis sur le sujet, daté de juillet, "il n'y a pas d'élément nouveau de nature à remettre en cause le maintien de l'obligation vaccinale". Cette position a été "portée très clairement à la fois par la présidente de la HAS et la présidente de la CTV", qui ont insisté sur "l'importance de renforcer les efforts de communication pour le 2e rappel du vaccin contre le Covid".
Lise Alter a toutefois précisé que si la loi proposée par LFI était adoptée, "le protocole sanitaire proposé dans le texte nous paraissait de nature à assurer la sécurité des personnels soignants et des patients". Mais elle le juge "extrêmement strict et difficilement applicable puisqu'il prévoit des autotests tous les jours", c'est pourquoi "il faut privilégier en priorité la vaccination" chez les professionnels. La vaccination contre le Covid reste donc "notre message principal".
À ce jour, la HAS n'a pas été saisie par le ministère de la Santé en vue de rendre un nouvel avis sur l'obligation vaccinale, même si François Braun a déclaré la semaine dernière qu'il voulait le faire.
La Fédération hospitalière de France (FHF) a indiqué dans un communiqué qu'elle restait opposée à la réintégration des personnels non vaccinés, "pour des raisons éthiques, de santé publique et de protection au travail". "Ce principe se justifie pour protéger les patients et les équipes hospitalières", insiste-t-elle, dénonçant "avec force les violences et dégradations injustifiables qui persistent localement sur ce sujet, notamment en Guadeloupe".