Santé des professionnels de santé : on connaîtra la feuille de route en octobre
Sophie Conrard
- 19 septembre 2023
La feuille de route avec les solutions de la ministre Agnès Firmin Le Bodo pour améliorer et prendre soin de la santé des professionnels de santé doit être dévoilée mi-octobre.
Elle devrait être guidée par le rapport (qui n'a pas encore été rendu public) qui lui a été remis le 11 septembre par les 3 personnes qu'elle avait missionnées sur le sujet : Philippe Denormandie, chirurgien et délégué général de la fondation MNH, Marine Crest-Guilluy, médecin généraliste spécialisée en micronutrition et présidente de l’association “Guérir en mer”, et Alexis Bataille-Hembert, infirmier et porte-parole de la chaire de design d’expérience soignants.
Ils ont notamment engagé plusieurs travaux de recherche, en particulier dans le domaine de la prévention des risques professionnels.
La ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé a salué "un travail riche et nécessaire". D'ici mi-octobre, son cabinet planche sur le futur plan, qui va "mobiliser toutes les administrations" et "toutes les fédérations du secteur de la santé", selon Philippe Denormandie, interrogé par l'agence APM news. Il s'agit de faire en sorte que le rapport "soit opérationnel", notamment en hiérarchisant les priorités et en définissant "qui fait quoi".
L'état des lieux dressé par la mission confirme que "la santé des professionnels de santé n'a jamais été un sujet porté collectivement et au niveau institutionnel", exception faite de "quelques initiatives sur le terrain". Le sujet est pourtant abordé "dans beaucoup de pays". Certains ont même pris "de vraies mesures pour améliorer la situation, à la fois en prévention et en curatif", souligne le chirurgien.
Il faudra d'abord "repenser l'organisation de la médecine du travail, qui est aujourd'hui extrêmement fragile", voire inexistante pour ce qui concerne les libéraux de santé.
Un autre objectif est de faire en sorte que les soignants soient "les premiers à être embarqués dans des orientations de prévention" et deviennent "les meilleurs ambassadeurs de la prévention pour les autres", par exemple sur les consultations aux âges clés de la vie, poursuit Philippe Denormandie. Tout ça ne se fera pas en un jour. C'est un chantier "de longue haleine", avec un pilotage à la fois interministériel et territorial. "Il faut que le plan soit porté d'en haut et qu'il y ait des responsabilités locales."