Avec la Semaine de la continence, oser parler du problème
Sophie Conrard
- 18 mars 2024
L'Association française d'urologie (Afu) organise du 18 au 24 mars la Semaine de la continence, afin de communiquer largement auprès du grand public sur ce problème qui touche un quart de la population.
Des solutions existent pour traiter les problèmes d'incontinence urinaire. La première chose à faire est de consulter un médecin (voire un urologue) pour établir un diagnostic et démarrer un traitement. C'est le message véhiculé par le slogan de cette campagne : "Ne laissez pas les petites fuites prendre une grande place dans votre quotidien."
Les troubles urinaires ne sont pas rares : en Europe, 55 à 60 millions de personnes en souffrent. En France, un quart de la population : hommes, femmes, personnes âgées, sportives de haut niveau… "Les problèmes de continence peuvent survenir chez tout le monde, quel que soit le sexe, l'âge et le milieu socio-économique de la personne", rappelle l'Afu. "Ce n'est ni une maladie, ni une fatalité. Des solutions efficaces existent pour pallier cet inconfort. Il est impératif que les personnes touchées en parlent à leur médecin. Plus tôt elles sont prises en charge, plus les fuites urinaires sont réversibles", complète le Pr Véronique Phé, urologue à l'hôpital Tenon, à Paris, et vice-présidente de l'association.
Il faut distinguer l'incontinence urinaire d'effort, qui représente 40 % des cas d'incontinence urinaire, l'incontinence sur envies pressantes (10 % des cas), précédée d'un besoin irrépressible d'uriner que l'on ne peut différer, et l'incontinence urinaire mixte (50 % des cas), qui associe les deux. Chez les femmes, l'incontinence urinaire d'effort est souvent la conséquence de grosses multiples ou d'accouchements difficiles, mais peut aussi être liée au surpoids ou à l'obésité, à une chirurgie pelvienne ou à la pratique d'un sport à risque. Chez l'homme, elle est le plus souvent due à une faiblesse du sphincter urinaire après chirurgie de la prostate.
Chez l'homme, les troubles urinaires sont plus fréquents avec l'âge : ils touchent 3 à 5 % des quarantenaires, 10 % des sexagénaires et 30 des hommes de plus de 90 ans.
Consulter dès la première fuite
C'est le mot d'ordre que veut faire passer l'Afu cette année : dès les premières fuites, il faut consulter un médecin qui va entre autres vérifier la présence d'une éventuelle maladie grave qui expliquerait les troubles urinaires, demander au patient de tenir un agenda de ses mictions, etc.
Il va surtout proposer un traitement au patient : généralement, une rééducation périnéale assortie de conseils d'hygiène de vie, pour limiter les facteurs de risques. L'Afu explique notamment comment fonctionne le périnée et à quoi sert de le renforcer grâce à un programme de rééducation adapté. Des médicaments peuvent éventuellement être associés à la kinésithérapie pour aider à relâcher la vessie ou à différer les sensations de besoin d'uriner. La stimulation électrique peut être proposée également.
L'Afu organisera toute la semaine des temps forts sur sa page Facebook.