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Pour améliorer l'accès aux soins, Michel Barnier s'appuiera sur les infirmiers, les pharmaciens et les kinésithérapeutes

©Service photographique de Matignon

Sophie Conrard
- 2 octobre 2024

Dans son discours de politique générale, hier à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a évoqué plusieurs mesures pour améliorer l'accès aux soins.

Michel Barnier a notamment promis que "la lutte contre les déserts médicaux et contre la pénurie de soignants" serait "l'une des priorités" de son gouvernement. Il a par exemple annoncé qu'il prendrait des mesures pour renforcer les compétences des infirmiers et en faveur de l'engagement "des internes français et étrangers volontaires dans les territoires qui manquent le plus de médecins".

Notre système de santé est selon lui confronté à "deux immenses défis : le fonctionnement de l'hôpital et les déserts médicaux". Pour pallier le manque de médecins, il propose "d'accélérer l'accès aux soins grâce à une loi infirmières et infirmiers qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et leur compétence, et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients. Nous pourrions dans cette même logique aller plus loin", en faisant de même "avec les pharmaciens et les kinésithérapeutes".

La FFMKR prête à travailler avec le Premier ministre

La FFMKR s'est réjouie de cette annonce. "En annonçant vouloir améliorer l'accès aux soins grâce à une 'loi infirmières, infirmiers' et 'dans cette même logique', souhaiter 'aller plus loin avec les pharmaciens et les kinésithérapeutes', le Premier ministre a pris conscience de l'intérêt de s'appuyer sur les 100 000 kinésithérapeutes de France pour agir concrètement en faveur de la santé des Français, salue Sébastien Guérard, président de la Fédération. Celle-ci, "fidèle à sa démarche constructive et à sa volonté de défendre les kinésithérapeutes et la santé publique, se tiendra à la disposition du gouvernement pour soutenir la politique ambitieuse présentée par Michel Barnier et pour accompagner les grands chantiers visant à améliorer l'accès aux soins aux côtés de la ministre Geneviève Darrieussecq".

La Fédération a justement travaillé sur une proposition de loi sur la kinésithérapie contenant plusieurs mesures qui vont dans le sens de l'amélioration de l'accès aux soins. Elle prévoit "un accès direct aux kinésithérapeutes, sans prescription médicale, leur intégration dans les rendez-vous de prévention, l'extension de leur droit de prescription, la reconnaissance de leurs spécificités d'exercice ou encore un soutien au métier de kinésithérapeute coordonnateur en Ehpad, HAD, etc.", énumère Sébastien Guérard. "Cette proposition de loi a été travaillée à l'initiative du député Stéphane Viry (Liot, Vosges), en concertation avec les autres syndicats de kinésithérapeutes."

Prochaine étape : la faire inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.

Décloisonner le système

Pour améliorer l'accès aux soins, Michel Barnier a également évoqué la généralisation du service d'accès aux soins (SAS) "d'ici la fin de l'année", et "l'amélioration de l'organisation, la complémentarité des soins entre la ville et l'hôpital, entre le public et le privé".

Il entend par ailleurs lutter contre la bureaucratie qui ralentit le système de santé et "la paperasse qui mine le moral des agents comme des usagers". "Réduire les formalités auxquelles les médecins sont astreints permettrait d'augmenter d'environ 15 % le temps qu'ils peuvent dédier aux consultations", a-t-il cité pour exemple. "Nous allons nous attaquer à la simplification et la suppression de ces formalités pour retrouver du temps médical utile, mais aussi pour redonner du sens au métier des soignants."

Enfin, le Premier ministre a annoncé qu'il souhaitait faire de la santé mentale "la grande cause nationale de l'année 2025".

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