L'expérimentation relative aux équipes de soins coordonnées avec le patient (Escap) a été officiellement lancée le 24 mars pour 3 ans, sur l'ensemble du territoire.

Une nouvelle qui réjouit l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS), intersyndicale regroupant les 23 organisations syndicales représentatives des professionnels de santé libéraux et représentant près de 500 000 libéraux conventionnés, qui porte ce projet depuis 2020. Son déploiement expérimental a finalement été acté par la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), à l'occasion de la signature du premier avenant à l'accord-cadre interprofessionnel (Acip) en juin 2024.

L'Escap est une "nouvelle forme de coordination entre professionnels de santé, centrée sur le patient et accessible à tous les professionnels de santé", explique l'UNPS. Un patient y est intégré s'il répond aux critères posés par une grille d'inclusion. Celle-ci compte 14 facteurs à prendre en compte (âge et poids du patient, pathologies, nombre de médicaments, situations de vulnérabilité, présence d'aidants, etc.) afin de calculer un score permettant d'acter l'inclusion dans le dispositif.

Outre ces critères, l'assurance maladie a identifié, dans le cadre de l'expérimentation, 4 items supplémentaires prérequis pour intégrer l'Escap : ne peuvent être concernés que les "patients polypathologiques chroniques de plus de 65 ans", les "patients en soins palliatifs", les patients "ayant fait un AVC et ayant été hospitalisés il y a moins d'un an" ou encore les "patients diabétiques (type 1 et 2) sous insuline".

Si un professionnel de santé identifie chez un patient présentant une situation clinique complexe un besoin de coordination, il se connecte à une application mobile lui permettant de savoir si son patient correspond aux critères d'inclusion du dispositif. Si tel est le cas, il entre en relation avec les autres professionnels de santé préalablement désignés par le patient, afin de créer une Escap autour de lui.

La coordination est rémunérée

L'expérimentation de ce nouveau modèle de coordination doit permettre "d'améliorer la prise en charge des patients et la qualité des soins, d'éviter les ruptures de parcours de soins et de simplifier le parcours des patients", estime l'UNPS dans son communiqué. Le dispositif sera déployé, "au fil des mois", dans les applications de coordination déjà utilisées par les professionnels de santé. Une "mise à jour" spécifique sera nécessaire, notamment "pour y accueillir la grille d'inclusion", a précisé son vice-président John Pinte, contacté mercredi par l'agence APM news. "Le déploiement pourra prendre un peu de temps car les outils ne sont pas encore prêts dans toutes les régions."

Le professionnel de santé sera rémunéré "100 € par an" pour avoir "utilisé un logiciel de coordination" et il recevra 100 € supplémentaires dès lors qu'il aura "participé à au moins 5 Escap", a-t-il détaillé. La participation à une Escap lui "permettra également de cocher la case 'exercice coordonné' dans le cadre des forfaits d'aide à la modernisation et à l'informatisation (Fami) ou forfaits structures".

L'UNPS a formé des ambassadeurs chargés de promouvoir ce nouveau modèle de coordination. Nous vous proposerons prochainement un entretien avec l'un d'entre eux.