Collboration ville-hôpital : «Active Life» prend de l'ampleur
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1364 - 22/05/2014
affaires médicales et scientifiques de la société drômoise.
Elaboré en collaboration avec des chirurgiens orthopédistes et des masseurs-kinésithérapeutes, le programme Active Life intègre “une préparation à l’intervention, une phase post-opératoire de rééducation et une approche à la fois psychologique et physiologique pour le patient hospitalisé. Durant la phase pré-opératoire (à partir de J-60), l’objectif est de réduire son anxiété et de le préparer physiologiquement. Après l’intervention, il vise à faciliter la rééducation, accélérer la récupération et optimiser le succès de la chirurgie”, détaille Christian Gagnière, qui cite pour exemple une recommandation de bonnes pratiques de la Haute autorité de santé (HAS) de 2008, préconisant dix séances de kinésithérapie préopératoire avant une ligamentoplastie du genou. Sont potentiellement concernés “tous les patients qui doivent subir une intervention orthopédique programmée – essentiellement ligamentoplastie ou prothèse, pour l’épaule, le poignet, la cheville, le genou ou le rachis (hors scoliose)”. Grâce à une meilleure prise en charge, une bonne partie des séjours en centres peuvent être tranférés en ville et les durées de convalescence réduites. Dans le contexte économique actuel, c’est une perspective alléchante.
Trois à six mois d’attente
En moyenne, un patient attend son intervention entre trois et six mois, “pendant lesquels il ne se passe rien”. Avec Active Life, il bénéficie d’une “prise en charge à la fois physiologique (réduire l’œdème, drainer les tissus, défibroser, etc. pour préparer le corps à l’intervention) et psychologique : sa plus grande angoisse est de ne pas savoir ce qui va lui arriver. Le masseur-kinésithérapeute libéral aura le temps de lui expliquer comment va se dérouler l’opération, qui va le prendre en charge, à quoi ressemblera sa cicatrice, comment se déroulera sa rééducation, etc.”, détaille le directeur des affaires médicales et scientifiques de LPG. Active Life est vite rentré dans les mœurs des professionnels de santé et a pris de l’ampleur, en seulement deux ans d’existence (lire encadré). Une trentaine d’établissements ont mis en place le programme en interne, puis l’ont “présenté aux kinés alentours. Ceux qui le souhaitent peuvent devenir référents Active Life”, explique Christian Gagnière. “Deux conditions : être équipé du Cellu M6® et d’un Huber® Motion Lab, et suivre une formation expert.” Le patient effectue sa rééducation en petit groupe dans un Espace Active Life (voir ci-contre) : “Il n’est pas malade, il n’a aucune raison de rester dans sa chambre. Cette salle favorise l’émulation.”
Tisser un lien ville/hôpital
L’une des réussites du projet est d’avoir “mis en relation les kinés libéraux et les chirurgiens, qui ne se connaissaient pas et qui, aujourd’hui, travaillent ensemble en toute confiance”, explique Christian Gagnière. Chaque hôpital devenu centre de référence Active Life forme les libéraux aux protocoles mis en place par les hospitaliers. Au final, “chaque chirurgien dispose d’une liste de kinés référents qu’il peut fournir à son patient. Les séances sont remboursées au tarif Sécu. C’est valorisant pour le kiné libéral, qui se sent intégré dans une équipe de soins”, ajoute-t-il, fier de la “collaboration sans heurts” qui s’est mise en place entre deux univers qui se côtoient souvent sans coopérer.
Chiffres clé |
À ce jour, Active Life c’est 58 chirurgiens prescripteurs, exerçant dans 32 établissements de santé (13 publics et 19 privés) à Bordeaux, Dijon, Clermont-Ferrand, Dax, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Paris, Nancy… Ils génèrent plus de 200 prescriptions par mois. Chaque patient est adressé à l’un des 562 kinés référents du programme. |
® D.R.