Le tabagisme des professionnels de santé dans la ligne de mire d'Agnès Buzyn
Jean-Pierre Gruest
- 30/05/2017
À la veille de la Journée mondiale sans tabac, la ministre de la Santé a consacré sa première intervention publique, lors des Rencontres de Santé publique France, à la prévention, et en particulier à la lutte contre le tabagisme. Un combat déjà menée à l'Institut national du cancer (InCa) et à la HAS, qu'elle entend poursuivre, notamment auprès des professionnels de santé.
Il s'agit d'"un problème spécifique dans notre pays", a-t-elle affirmé le 30 mai, s'appuyant sur "des chiffres alarmants", en particulier chez les infirmières et aides-soignants qui compte respectivement 31% et 44% de fumeurs dans leurs rangs. Or, "par souci d'exemplarité et d'efficacité de l'action auprès de leurs patients", elle a estimé nécessaire que la prévalence tabagique des professionnels de santé rejoigne celle des Anglais et des Américains, qui se situe autour de 5 %.
Agnès Buzyn en a profité pour aborder les trois axes du programme national de réduction du tabagisme : la protection des jeunes, avec l'instauration du paquet neutre, l'aide à l'arrêt du tabac à travers le "Moi(s) sans tabac" (pour lequel les Ordres des médecins et des pharmaciens seront partenaires de la prochaine édition), et l'action sur l'économie du tabac avec un fonds consacré au financement de l'aide au sevrage. Celui-ci "doit être abondé" et "financer toute initiative innovante", a-t-elle affirmé
La ministre de la Santé a également déclaré vouloir que l'InCa poursuive le programme Priorité tabac et qu'il soit largement connu pour développer la recherche. En 2017, onze projets de rechercher sont financés dans ce cadre pour un montant de 5,8 millions d'euros (contre sept projets et 3,58 M€ en 2016). "Toute notre énergie doit être portée à remplir l'objectif fixé par le président de la République", à savoir faire de la génération qui naît aujourd'hui la première génération sans tabac, a-t-elle conclu.