Des équipes mobiles de SSR en Île-de-France
Jean-Pierre Gruest
- 16/08/2017
C'est une initiative qui pourrait intéresser Agnès Buzyn dans sa volonté de favoriser le virage ambulatoire. Afin de résoudre des parcours complexes et/ou bloqués entre les établissements de SSR et le domicile, l'ARS Île-de-France a décidé fin 2014 de développer des équipes mobiles de rééducation-réadaptation (EM2R) "pour faciliter le retour ou le maintien dans son lieu de vie d'une personne en situation de handicap temporaire ou prolongée".
"Cette expérimentation s'inspire de ce qui a été fait dans le cadre du plan national AVC fin 2013, avec l'identification de huit équipes mobiles AVC mais sans véritable cahier des charges, ni appel à projets", explique Annaïg Durand, référente SSR et HAD de l'ARS francilienne, qui a fait le bilan de ces EM2R le 6 juillet lors de la Journée nationale SSR et territoires organisée par l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap).
Après avoir élaboré un cahier des charges et lancé deux appels à projets en 2014 et 2015, huit équipes mobiles ont été constituées par les établissements SSR retenus. "Ces unités pluridisciplinaires s'inscrivent dans une logique d'interface, de transversalité et de subsidiarité par rapport aux autres acteurs du domicile", précise Annaïg Durand, qui insiste sur l'idée d'encourager les établissements de SSR comme "ressources" dans le parcours de soins. "Nous avons suffisamment de travail pour ne pas faire celui des autres", renchérit Paul Gobin, directeur de la clinique SSR des Trois Soleil de Boissine-le-Roi (Seine-et-Marne), qui a constitué son équipe mobile de rééducation (EMR Sufid) en partenariat avec la fondation Ellen-Poidatz, SSR pédiatrique neurologique et locomoteur.
L'appel à projets prévoyait 150 000 euros de budget pour financer trois équivalents temps plein (ETP) afin de gérer 40 à 80 dossiers par an. "La composition de l'équipe mobile est flexible avec généralement un ETP rééducateur (kinésithérapeute ou ergothérapeute), +/- 0,5 ETP médecin MPR, 0,5 à un ETP assistante sociale et 0,5 à un ETP secrétaire", détaille Annaïg Durand.
Si les résultats des différentes équipes ne sont pas homogènes, certaines étant plus anciennes que d'autres, "le bilan s'avère globalement très positif" pour la référente SSR, en raison notamment du maillage territorial couvert et du grand nombre de bénéficiaires : "En 2016, 2 097 interventions correspondant à 1 798 patients ont ainsi été comptabilisées, dont la moitié réalisée au domicile. L'autre motif de satisfaction est que les demandes des structures sociales ou médicosociales (21%) et des professionnels libéraux (12%) montent en charge." Pour autant, des progrès restent à faire, "pour mieux identifier les frontières avec les autres équipes mobiles et les acteurs du domicile et un meilleur suivi des prescriptions faites par ces EM2R".