Madame la déléguée de l’assurance maladie,
Je prends à votre égard tous les égards qu’il faut pour témoigner de mon profond respect.

Néanmoins, votre courrier du 3 juin dernier concernant des soins d’octobre 2013 retient mon attention, suscitant à chaque ligne un étonnement mesuré.

En effet, votre réclamation d’indus, aussi décalée dans le temps qu’énigmatique, est constituée uniquement d’une suite de chiffres et dépourvue de noms.

Les patients de nos cabinets, les usagers de l’offre de soins, les assurés de notre système d’assurance maladie sont autre chose que des numéros de créances, une nature de prestation, un motif de réclamation, un montant d’indus, une somme due ou encore une date de paiement. Ils ont tout simplement un nom qu’il serait préférable de connaître si vous souhaitez une réponse à votre demande.

C’est pourtant simple de mettre un nom sur une personne, et tellement plus respectueux qu’un anonymat numéroté.

Ceci dit, je comprends votre attachement à la numérotation, puisque vos centres locaux d’assurance maladie sont identifiés de cette manière. Ce qui n’est pas un bon présage, car ils ferment les uns après les autres. Ils ont pourtant une réelle utilité, alliant le service de proximité et l’aide aux plus démunis. Cette lettre vous parviendra donc par voie postale.

Prononçons les mots qu’il convient pour que nous nous reconnaissions dans notre entité de personne.

Numéros de numéros, chiffres de chiffres, ça suffit, nom de nom !

Recevez, Madame, mes sentiments dévoués.

Bernard Gautier (93)