L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Capacités et compétences"

courrier-des-lecteurs

21 juin 2016

Votre courrier :

Je lis avec intérêt les interventions de Bernard Gautier, dont dernièrement celle publiée dans le Ka n°1450 du 9 juin.
Je suis tout à fait d’accord. Un changement de titre ne fera pas varier nos capacités mais peut influer sur nos compétences (les compétences étant ce que nous avons le droit d’effectuer) par l’intermédiaire d’une modification, d’un décret, donc de notre exercice.
Je suis pour une évolution favorable de la profession.
Les divers gouvernements, unis à l’assurance maladie, n’ont jamais vu d’un bon œil notre émancipation progressive et le problème des honoraires, des coûts de remboursement, leur sont particulièrement sensibles. De même, les médecins restent vigilants à ne rien perdre de leurs prérogatives, qu’ils défendent bec et ongles (Ah, si les kinés en faisaient autant ! mais cela est un autre débat). Enfin, leur influence n’est pas négligeable.
Il a existé un certificat de moniteur cadre enseignant en kinésithérapie (MCMK), qui favorisait par un contenu intéressant et intensif non seulement l’enseignement de notre programme, de nos techniques, mais aussi l’encadrement des étudiants, des stagiaires, la direction d’un IFMK, d’un service de kinésithérapie public ou privé, la rédaction d’articles, l’accès à la recherche. Nombre de kinés s’inscrivaient chaque année. J’ai obtenu ce diplôme et bien des directeurs actuels ou passés d’IFMK ont suivi ce cursus. L’INK possédait sa propre école des cadres.
Et c’est là que je reviens sur l’importance d’un diplôme ou d’un titre, donc de nos compétences. Le certificat de MCMK a disparu, remplacé par “cadre de santé”, accessible à toutes les professions paramédicales et très différent. À part dans certaines cliniques dédiées à la rééducation, peu de services de kinésithérapie sont dirigés par des kinés. Le plus souvent, ils le sont par des infirmiers cadres de santé. Quelles que soient leurs qualités, est-ce la meilleure solution ? Dans la situation inverse (avec un cadre de santé kiné dans un service infirmier), je penserais la même chose. Combien de kinés, notamment libéraux, passent ce diplôme ? Très peu !
L’intitulé d’un diplôme n’est pas anodin. Il faut peser le “pour” et le “contre”, prendre les précautions nécessaires.
Je suis persuadé que la FFMKR ne s’engagera pas sans cela.

Max Laurent (59)