Je souhaite attirer l’attention de mes confrères sur un nouveau problème administratif que nous rencontrons en Seine-Saint-Denis, et qui existe sans doute dans d’autre départements. De nombreux médecins se sont mis à limiter leurs ordonnances dans le temps et plus seulement en nombre de séances. Par exemple :
“deux séances hebdomadaires pendant deux mois”. Comme la majorité des logiciels métier définissent les traitements en nombre de séances, notre réflexe habituel est de transformer cette prescription en nombre de séances. Or certains confrères se sont vus réclamer des indus pour des séances réalisées après la limite indiquée, celle-ci courant à partir de la date de prescription et non du début des soins ! Il nous a été confirmé en CSPD que la mention limitative de l’ordonnance s’impose et qu’il est impossible de la dépasser.
C’est d’autant plus aberrant que, vu le contexte, la prise en charge commence souvent à distance de la prescription. Nous sommes confrontés à deux problèmes : la difficulté de réaliser une prise de charge raisonnable au vu des délais très courts, et le risque de réaliser des séances en dehors de la limite de temps, et donc non facturables.
J’ai écrit à l’éditeur de mon logiciel pour lui demander une modification permettant de limiter un traitement dans le temps et de bloquer le pointage des séances lorsque cette limite est atteinte, comme cela se passe avec un nombre de séances fixé. Tous les confrères concernés (et la FFMKR) pourraient en faire autant afin que les éditeurs comprennent l’importance de cette évolution.
La FFMKR devrait se saisir de ce problème pour inciter les médecins à ne plus prescrire de cette manière inutile qui nous complique la vie. Et peut-être pourrait-elle lancer un mot d’ordre pour que les kinésithérapeutes refusent ce type de prescriptions, afin que les patients fassent passer le message aux médecins.

Guillaume Plazenet (93)