J’ai beaucoup aimé le courrier de Gilles Saurat [1]. Il est vrai que notre pouvoir d’achat ne cesse de baisser et que la revalorisation de l’acte n’a pas l’air d’être dans les tiroirs. Il est vrai que beaucoup de professions sont à plus de 45 € de l’heure avec le même niveau de diplôme que nous. Dans le pôle de santé près de chez moi, pour une heure, un médecin touche 100 € et un kinésithérapeute 50 €, depuis la revalorisation du C à 25 €. (…)
Alors quelle solution pour un acte moyen à 16,13 € pour 30 minutes, selon la Cnamts ? La première est de casser le mythe des 30 minutes. La deuxième est de se donner un objectif à chaque séance. Aujourd’hui il est impossible de respecter ces 30 minutes. C’est une question de rentabilité et de survie pour nos cabinets. Rappelons-nous par exemple qu’un ostéopathe “ni-ni” facture 45 ou 50 € l’acte de 30 minutes. (…)
Voici d’autres pistes de réflexion : faire du hors Sécu, du hors nomenclature, autre chose à côté (au noir), du dépassement d’honoraires, ou bien tout simplement de diminuer le temps passé avec notre patient. Les 30 minutes, c’est fini !
Nous ne sommes pas des commerçants : nous parlons toujours de patients, et non de clients.
Nous avons un très joli métier. Qu’il le reste, avec des rapports humains privilégiés ! En espérant que la passion reste intacte, sans que la raison ne vienne troubler cette formidable profession. Défendons-la avec passion ! Mais peut-être que la raison et l’argent auront raison de tout ça...
Aujourd’hui, il est plus facile d’être rebouteux-ostéopathe “ni-ni”, ou autre thérapeute ésotérique, car toutes ces professions n’ont pas les contraintes que nous avons en tant que masseurs-kinésithérapeutes. Le ratio bénéfices/contraintes va de mal en pis, les premiers diminuant et les secondes ne faisant qu’augmenter !

Jean-Christophe Tassiot (53)

[1] Publié le 13 juillet sur www.kineactu.com