L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Pauvre retraite"

courrier-des-lecteurs

17 octobre 2017

Votre courrier :

J’ai aujourd’hui 63 ans. Je vais devoir travailler jusqu’à 66 ans et 7 mois pour toucher une retraite pleine de 1 435 € bruts, en cotisant 7 300 € par an. Les chiffres parlent d’eux-mêmes…
J’ai toujours rêvé que l’on donne aux kinés et aux médecins la possibilité de travailler avec un tarif horaire et non plus à l’acte, avec une cotation qui ne veut rien dire car que vous vous occupiez d’une entorse ou d’autre chose, c’est une question de temps, et non pas de localisation ou d’une pathologie quelconque.
Pourquoi n’a-t-on jamais proposé deux modes d’exercice, l’un à l’acte, comme aujourd’hui, pour ceux qui le souhaitent, l’autre avec un tarif horaire pour ceux qui aimeraient pouvoir faire un travail de thérapeute manuel, et pouvoir en vivre sans passer par les 16,13 € la demi-heure qui ne ressemblent à rien, à part à du mépris ?
Une consultation médicale dure en moyenne 10 à 15 minutes, maximum. Ne pensez-vous pas que si on donnait aussi aux médecins les moyens de faire leur travail en prenant le temps nécessaire, la Sécu s’y retrouverait ? Ne pensez-vous pas qu’en donnant à tous les professionnels de santé le temps de bien faire leur travail, les comptes reviendraient à l’équilibre plus vite ?
Depuis que j’exerce, j’ai l’impression que les syndicats se sont occupés de tout sauf de mes revenus, qui n’ont fait que baisser depuis 1979, des moyens qui pourraient être mis en œuvre pour notre plaisir de travailler, ou encore de la meilleure façon d’exercer pour obtenir les meilleurs résultats possibles pour les patients, les caisses d’assurance maladie et nos retraites.

Philippe Gaspin (40)