L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Les inconvénients de la simplification"

courrier-des-lecteurs

8 novembre 2017

Votre courrier :

Vous qui pensez pour nous le système de santé, (…) qui informatisez à tout va et à qui le Graal apparaît sous la forme d’un petit rectangle plastifié vert, dans une simplification qui se veut gain de temps et réduction des coûts, sachez qu’à la simplification, aucune limite n’est dessinée. (…)
Vous estimez, comme vous incite à le faire la Cour des Comptes, qu’il serait normal que la répartition entre le mode de télétransmission sécurisé, lorsque le patient présente sa carte Vitale, et le mode dégradé, lorsque le patient n’a pas la possibilité de la présenter (oubli, perte, négligence…), que cette proportion se décline en 2/3-1/3 (soit 2/3 en sécurisé et 1/3 en mode dégradé).
Or notre dernière CSPD révèle une inversion des pourcentages : 60 % de transmissions en mode dégradé et 40 % en sécurisé. Les kinésithérapeutes du département sont donc en dehors des clous. Pourtant, ils ne font que s’adapter à la réalité du terrain. À quoi bon présenter un “badge” pour bénéficier de soins puisque l’accès aux soins est gratuit ?
(…) Les patients l’ont bien compris. La plupart d’entre eux ne s’encombrent pas d’une carte supplémentaire, les cartes bancaires, de fidélité ou autres remplissent déjà leurs sacs.
Le kinésithérapeute est donc obligé de télétransmettre sans la carte, c’est-à-dire en mode dégradé. Et voilà la simplification de la simplification. Le professionnel n’a pas à être pénalisé par la négligence du patient. Le kinésithérapeute assume sa responsabilité conventionnelle. Le patient doit assumer sa responsabilité d’assuré. La CPAM doit faire la part des choses en cernant ce dont les uns et les autres sont redevables. (…)

Bernard Gautier (93)