L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

Du “strapontanisme” glorieux

courrier-des-lecteurs

21 novembre 2017

Votre courrier :

Les arguments présentés par le SNMKR et OK pour justifier une signature politique et non professionnelle de l’avenant 5 sont désespérants et contre-productifs syndicalement. Chaque item est suivi d’un “pas coupable, pas responsable, mais proactif prudent”.

- Les contrôles : “Nous n’y pouvons rien, c’est pas nous”.
- Le déconventionnement autoritaire : “Ce n’est pas si grave, enfin ! Que 3 mois” (…)
- La démographie : “C’est fait et ce n’est pas nous”.
- Le zonage : “C’est l’ARS, pas nous”.
- Les diplômes : “50 % de diplômes étrangers par an, sans compter les futurs exercices partiels, ce n’est pas nous”. À se demander si l’Ordre (…) n’est pas purement décoratif.
- Les bilans : “Il y en très peu de facturés, ce n’est pas nous”.
- La NGAP : “Nous allons participer à des expériences de faisabilités nouvelles” (…). On finira par obtenir un petit forfait, mais en échange d’un grand nombre de séances.
- Les revalorisations : RIEN. (…)

Pourquoi certaines professions ont-elle signé leurs avenants conventionnels ? Elles ont obtenu des délégations de tâches (pharmaciens, opticiens, infirmières, etc.), les médecins 3 € de plus pour le C, et une consultation à 65 €. Voilà qui est motivant et fait rêver !
Notre signature fait-elle rêver la profession ? Ah oui : j’oubliais les 20 € du Prado, dont on ne connaît pas encore le mode d’attribution – le bonheur de ces 20 € me fait perdre la tête…
Dans le monde de la santé aussi, il existe une lutte des classes, et les riches sont en train de la gagner. (…)
Signer, c’est fracturer. C’est un geste politique. C’est lustrer des ego. C’est espérer ne pas être oublié. C’est vouloir faire croire que la somme de quelques intérêts particuliers finiront par faire l’intérêt général.
J’invite le SNMKR et OK à méditer la phrase de Horace : “Ce n’est pas parce que le nain grimpe sur la montagne qu’il est plus grand”. Et j’ajoute : “Et que son point de vue sera meilleur”. (…)

Francis Hebting (67)