L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Réponse à un confrère"

courrier-des-lecteurs

7 mai 2019

Votre courrier :

Je trouve qu’il y a des confrères qui ne manquent pas d’air. Ou qui manquent singulièrement d’imagination. Certes, nos indemnités de déplacement sont faibles, voire ridicules. L’entretien de notre automobile devient de plus en plus pesant. Donc mon confrère ne va plus à domicile. Comme c’est facile de laisser faire le boulot par les autres, ceux qui se déplacent encore ! Allez dire à la patiente atteinte de la maladie de Charcot ou de sclérose en plaques, ou aux personnes trop âgées, tous les cas enfin où le malade ne peut plus aller au cabinet du kiné, que celui-ci ne veut plus se déplacer à domicile parce que son cas n’est pas assez rentable. Je fais encore des soins à domicile. Je suis en centre-ville. Je fais mes domiciles “à pied” autour de mon cabinet. J’ai une trottinette électrique. Pratique pour se déplacer en ville !

Il est certainement plus facile d’avoir “les dents qui courent après le bifteck” en restant peinard au chaud dans son cabinet à s’occuper de 3 ou 4 patients à l’heure et de sacrifier ainsi la qualité de la relation thérapeutique pour “l’adoration du veau d’or” et l’augmentation du volume des soins.

Ne vous inquiétez pas, cher confrère, de laisser la chaise vide. L’infirmier en soins avancés ou le thérapeute étranger à accès partiel sont prêts à prendre votre place que vous laissez vacante. Vous pourrez sortir votre mouchoir pour sécher vos larmes. Mais il sera trop tard pour regimber.

Patrice Bourdicaud