Dans le cadre d’une séance d’ondes de choc, je discute avec mon patient, coureur régulier qui souffre de tendinopathies achilléennes récurrentes. Il porte des semelles orthopédiques pour courir et les renouvelle chaque année en même temps que ses chaussures. Et là, je constate une aberration du système. Les dispositions légales sont claires : “Les pédicures-podologues sont autorisés à renouveler - et le cas échéant, à adapter - les prescriptions médicales d’orthèses plantaires datant de moins de 3 ans (...)” et la CPAM “prend en charge le remboursement d’une paire par an”.

Mais clarté et intelligence ne riment pas. En effet, “le renouvellement par un pédicure-podologue d’une prescription médicale d’orthèse plantaire n’est pas pris en charge par l’assurance maladie”.

Mon patient, pas plus bête qu’un autre, ne veut pas perdre 170 €. Il va donc voir son médecin (25 €) pour une prescription de semelles. La CPAM lui rembourse 16,50 € de consultation médicale et 18 € pour ses semelles (ce qui lui ouvre le droit au remboursement par sa mutuelle du complément et, il a de la chance, elle lui rembourse 150 €). La CPAM lui rembourse donc 35 € alors qu’elle pourrait ne lui rembourser que 18 €, si quelqu’un avait réfléchi avant.

Autoriser le renouvellement aux pédicures-podologues, sans concomitamment ouvrir le droit au remboursement, est parfaitement idiot. À l’heure où on nous rabâche tous les jours qu’il faut faire des économies, ne faudrait-il pas mieux réfléchir intelligemment ?

Camille P. (94)

Courrier paru dans le KA n°1549 du 5 septembre 2019