L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Réflexion sur les aides-kinés"

courrier-des-lecteurs

8 janvier 2020

Votre courrier :

Pour qu’un kinésithérapeute libéral bénéficie de l’aide de ces aides-kinés, au prix actuel de la consultation, cela ne sera (éventuellement) envisageable qu’en en embauchant un grand nombre afin de multiplier les actes, cela se faisant au détriment du temps consacré aux patients par le kinésithérapeute qui devra organiser les tâches de ses salariés. On ne crée alors pas 1, mais 2 professions : l’aide-kiné et le kiné-manager.

Mais surtout, en théorie, l’aide-kiné serait en charge de réaliser des actes techniques afin de libérer du temps au kinésithérapeute. Celui-ci définirait un programme de soins basé sur son BDK et en confierait la réalisation de certains actes à l’aide-kiné. Or le BDK est évolutif et s’enrichit des actes réalisés au cours des séances, qui apportent des informations supplémentaires. Prenons l’exemple d’une recherche de gain d’amplitude de genou ; en fonction de ce qu’il aura “sous la main”, le kinésithérapeute va adapter son geste, les techniques employées, les rythmes, les intensités, les fréquences, voire les objectifs… Alors de 2 choses l’une : soit son aide-kiné travaillera comme un bête arthromoteur réalisant des flexions-extensions dans une course définie, et il est alors légitime de questionner l’intérêt de cette prise en charge pour le patient ; soit l’aide-kiné sera capable d’adapter son geste en fonction de l’évolution de la situation telle qu’elle se présentera à lui, et cela ressemblerait beaucoup à une profession déjà existante : celle de kinésithérapeute !

En conclusion, soit l’aide-kiné sera un sous-kiné, une machine humaine à laquelle on confiera la réalisation figée de gestes techniques, pour une prise en charge inefficace ; soit ce sera un kiné qui ne dit pas son nom, un kiné uberisé.

Guillaume Plazenet (93)

Courrier paru dans le KA n°1557 du 9 janvier 2020