L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Bronchiolite et HAS"

courrier-des-lecteurs

5 février 2020

Votre courrier :

La rééducation des bronchiolites, c’est comme les prescriptions d’antibiotiques, ce n’est pas automatique. (…) Puisqu’on nous le dit, c’est que ça doit être vrai ! Nos instances supérieures ne peuvent pas se tromper ! Elles ont réfléchi. (…)

Permettez-moi de vous rappeler que nous avons dit adieu au clapping, et bonjour à l’accélération du flux expiratoire, il y a 31 ans. J’ai même suivi une formation à l’hôpital. Comme quoi, c’était pris très au sérieux, à l’époque, cette nouvelle approche de la rééducation respiratoire pour les bébés ! (…)

Les parents étaient soulagés, contents, parce qu’à l’issue de 3 ou 4 séances de rééducation respiratoire, l’enfant respirait beaucoup mieux et se remettait à téter le biberon. Avec des camarades kinés de la ville, nous nous rendions dans les crèches du secteur. (…) Le personnel était content de notre présence dans leurs locaux. (…) Et puis il y eut un bouleversement : dehors les kinés ! La rééducation se fera désormais à domicile ou au cabinet. Le soir, après le turbin, le travailleur (parisien) devait courir la banlieue pour trouver un kiné disponible. (…)

Aujourd’hui, pourquoi “exit le kiné” ? Les connaissances scientifiques ont avancé, nous serions devenus moins efficaces ? Je n’ai rien vu d’écrit récemment, dans ce sens, dans notre journal.

C’est bizarre ! (…)

La Sécurité sociale va mal. Il faut faire des économies ? La chasse au gaspi ? Oui ! Donc on “tire sur le pianiste”. (…) Maintenant, les parents auront le choix : soit emmener leur bébé aux urgences pédiatriques, avec toute l’angoisse qui va avec, soit prendre quelques “jours enfant malade” pour soigner leur bébé à la maison. Et si les parents n’en ont plus, eh bien, ils prendront sur leurs jours de congés. (…)

Et l’enfant, il ira mieux ? Je l’espère pour lui. Sinon, c’est retour aux urgences !

Patrice Bourdicaud (93)

Courrier paru dans le KA n°1559 du 6 février 2020