Cher Jacques Lapouméroulie,

Ta réflexion, dans le dernier Ka, m’a laissé perplexe.

En effet, si, il y a 30 ans, ceux qui travaillaient de leurs mains rêvaient à une juste rémunération de leurs actes, ils sont censés avoir compris que cela n’arriverait jamais. Ils devraient savoir maintenant que la gestion des affaires n’est ni logique, ni humaniste. Elle est comptable.

L’acte individuel a donc été confié aux ostéopathes et autres chiropracteurs (dont les prérogatives ont été largement étendues, comme c’est bizarre !) qui ne sont pas remboursés par l’assurance maladie, bien qu’ayant été légalisés.

Le glissement de la prise en charge du risque maladie vers le privé, annoncé depuis longtemps, est maintenant bien amorcé. Il suffit de constater les dépassements d’honoraires, parfois spectaculaires, des chirurgiens et autres spécialistes pour s’en convaincre.

Nicolas Revel est furieusement opposé à une augmentation de la lettre clé et s’il y a réforme de la nomenclature, elle se fera à coût constant. Les seules majorations concerneront les contraintes et au moins un syndicat signera, comme d’habitude.

La mutation des cabinets de kinésithérapie vers de vastes structures regroupant plusieurs professionnels, modèle copié sur les CRF, va s’amplifier et la multiplication des actes, adaptation logique à la sous-tarification, deviendra la règle.

Mon cher Jacques, je vais te dire un truc : vivement la retraite !

Fred Loterie

Courrier paru dans le KA n°1569 du 2 juillet 2020.