"Le monopole du massage n'a jamais existé"
14 avril 2015
Votre courrier :
Suite à la parution de votre éditorial intitulé "Faut-il se battre pour conserver le massage?", je souhaite réagir et rappeler quelques éléments.
En 2004, j'ai écrit dans Ka deux articles intitulés "Massage et kinésithérapie : histoire d'un monopole" et "Massage : un monopole très discuté" (NB : le titre initial de ces deux articles était "Massage et kinésithérapie : requiem pour un monopole" mais il avait été modifié par la rédaction en chef de l'époque, qui le jugeait sans doute trop subversif...).
Dans ces deux articles, je signalais en substance :
- que le monopole du massage n'avait en fait jamais existé (très facile à prouver) ;
- que les masseurs-kinésithérapeutes seraient incapables de répondre à la demande en massage bien-être ;
- que le massage, qui ne fait déjà plus l'objet d'une cotation spécifique à la NGAP, allait inexorablement nous échapper au fil du temps.
Je proposais aussi une réflexion sur la création d'une profession de "masseur" gérée par les masseurs-kinésithérapeutes (formation, exercice professionnel, etc.). Cette idée a d'ailleurs été reprise (mais jamais exploitée) par certains syndicats, et même par le conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes !
"Toutes les actions menées pour sauver le massage ont lamentablement échoué"
Suite à la publication de mes deux articles, la rédaction de Ka a reçu un nombre considérable de réactions, avec des "pour" et des "contre". Certaines ont même été très violentes à mon égard. Mais onze ans plus tard, force est de constater que j'avais raison concernant l'exercice du massage. Force est de constater aussi que toutes les actions menées par certaines composantes de la profession pour sauver le massage ("Allo Massage" notamment) ont lamentablement échoué et n'ont abouti à rien de positif pour les masseurs-kinésithérapeutes.
Le massage nous échappe et nous échappera définitivement très prochainement avec la loi Macron (suppression des monopoles), et une série de lois européennes qui doivent permettre à des titulaires d'un diplôme de masseur obtenu au sein de l'UE d'exercer librement en Europe, et donc en France.
Il faudra bien que les masseurs-kinésithérapeutes, même les "extrémistes du massage", se fassent à cette idée... et relisent mes deux articles parus en 2004.
Jean-Michel Lardry,
Directeur de l'IFMK de Dijon