"La Sécurité sociale prépare son 70e anniversaire, et nous le nôtre !"
15 juin 2015
Votre courrier :
Après la guerre, en 1945, le Conseil national de la Résistance incite à une protection sociale basée sur la solidarité. Le financement est assuré par les salaires et les cotisations assises sur une base professionnelle.
Aujourd’hui la couverture se généralise, mais pas le travail. Le déficit de 13,2 milliards d’euros creuse le budget global de 480 milliards. L’État tente la maîtrise des coûts en baissant régulièrement l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), sans y parvenir.
"Comment participer à la construction du système de soins
sans introduire dans son action une dose de responsabilité"
Comment réguler ces dépenses ? Les pathologies chroniques se multiplient, la technologie de plus en plus performante est onéreuse et les soins sont prodigués selon les besoins des personnes plutôt que selon l’offre. Mais l’accès aux soins pour tous doit être la règle, affirme-t-on.
Et le patient ? Comment peut-il revendiquer de participer à la construction du système de soins sans introduire dans son action une dose de responsabilité et maîtriser le montant de ses dépenses ? Encore faut-il pour cela connaître le prix de la consultation et celui du traitement. Comment s’en rendre compte en dehors du paiement direct ? Au lieu de cela, comme si la solidarité n’était pas suffisante avec la prise en charge des personnes en CMU, AME, AT… cerise sur le gâteau, le non-paiement des soins devient la règle générale.
Et bientôt, ce sera l’alimentation accessible à tous : nous n’aurons plus à payer le pain ou le poisson, puisque l’alimentation est un déterminant de santé. Un peu plus tard, ce sera le logement gratuit et accessible à tous, puisque le logement est également un déterminant de santé.
Bien sûr, le gâteau est offert. Pour un anniversaire, c’est la moindre des choses. D’ailleurs qui le règlerait : il ne reste déjà plus que le noyau du fruit.
L’an prochain, se déroulera un autre 70e anniversaire, celui de notre Diplôme d’État. Il en sera autrement : comme nous pouvons encore payer nos études, nous paierons le gâteau, la cerise et les bougies. Il aura fallu tout ce temps pour passer les études de deux à cinq ans (1+4).
Jeunes générations, savourez, mais avec modération.
Bernard GAUTIER (93)