"Pas besoin de normes"
5 avril 2016
Votre courrier :
Bonjour, j’ai été intéressé par divers articles du Ka n°1439 du 17 mars.
Dans la prescription d’activité physique adaptée – je traduis : rééducation fonctionnelle adaptée à diverses pathologies (HTA, diabète, lymphœdème du membre supérieur post- ou néo-cancer du sein, etc.), je ne vois pas où est le problème. En particulier, on sait depuis longtemps que le diabète diminue (il passe de 0,15 à 0,50 g de glycémie) après une épreuve sur tapis roulant. Nous pratiquons cette rééducation avec des fiches de liaison, destinées à la kinésithérapie, depuis trente ans, sans problème, et c’est moi qui délivre les demandes d’entente préalable pour les soins des kinésithérapeutes, sans problème.
L’article relatif aux protocoles de coopération – ce qui veut dire médecine en réseau multidisciplinaire pour les cas pathologiques particuliers, nous pratiquons cela depuis 35 ans, en association avec tous les autres professionnels médicaux et paramédicaux !
L’article sur le Paerpa a également attiré mon attention. Cela représente le tiers de notre activité depuis 35 ans aussi ! Ma fille a dirigé le service de gériatrie d’urgence du CHU Saint- André (Bordeaux) avec quinze lits et comme collaborateurs deux externes, deux internes et un chef de clinique. Les personnes âgées, souvent isolées, réagissent très bien à la prise en charge globale que nous pratiquons chaque jour et abandonnent les cannes au bout de quinze jours !
Cela dit, je trouve que la politique de santé est en général calamiteuse, et ce n’est pas en mettant des normes incompréhensibles que cela changera les choses. D’autant plus quand, en pratique, tout cela existe depuis longtemps.
Mais faut-il, pour que cela fonctionne, se trouver dans un centre de santé ou une SCM pluridisciplinaire, où les associés travaillent en commun avec d’autres spécialités extérieures habituelles (podologues, psychologues, infirmières, cardiologues, rhumatologues, chirurgiens vasculaires, médecins du sport, gastro-entérologues, gériatres, etc.) ?
Que les kinésithérapeutes défendent leur profession et ne se laissent pas envahir par ces décrets virtuels impossibles à gérer ! Et qu’ils défendent la méthode Mézières, l’ostéopathie et autres “spécialités” proches de leurs propres compétences.
Bien à vous et bon courage,
Dr Bernard Traissac (33)