"Patient et kiné à la fois"
25 avril 2016
Votre courrier :
Bonjour chère consœur,
J’ai lu un article sur vous dans un récent Kiné actualité [1] qui a retenu toute mon attention. En effet, je suis moi-même atteint d’une pelvispondylite (PSR) depuis l’âge de 15 ans (mais diagnostiquée à 25 ans !). J’ai aujourd’hui 70 ans et j’exerce depuis 48 ans. Je suis toujours en activité. Je me suis toujours battu contre cette PSR par une prise en charge personnelle, tant sur le plan médical que kinésithérapique et psychologique. J’ai toujours donné une part belle à cette dernière approche. Votre article a retenu mon attention parce que vous allez aussi dans ce sens.
J’ai pris en charge beaucoup de PSR au fil de ma carrière. Et parce que je connais le ressenti, j’ai pu apporter à mes patients beaucoup de soulagement. Cette pathologie est très difficile à prendre en charge. Le fait de l’avoir soi-même (je précise que jamais je ne l’ai dit à mes patients) facilite la compréhension de leurs douleurs. Aujourd’hui, médecins et kinésithérapeutes sont perdus face à l’amoncellement des problèmes dans tout le corps et surtout devant ces patients (souvent très jeunes) qui se révoltent face à cette prise en charge lourde et contraignante.
Nous avons à les aider, nous, kinésithérapeutes souffrant des mêmes douleurs. Nous sommes les mieux placés pour faire en sorte que leur vie ne soit plus un enfer – et elle peut l’être, j’en suis témoin !
Alors oui, merci pour votre article. Il permettra peut être aux confrères et consœurs d’avoir “la bonne approche”, à défaut de comprendre la complexité de cette pathologie qui peut devenir très invalidante. Nous avons certainement un rôle à jouer dans la transmission du ressenti et dans l’art et la manière de résoudre la symptomatologie. Mais comment ? Toute la question est là, car le ressenti n’est pas basé sur un savoir livresque, mais sur un sens aigu de l’altérité !
Amitié confraternelle.
Jean-François Petin (92)
[1] Ka n°1429 p. 13.