L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Démographie"

courrier-des-lecteurs

18 janvier 2017

Votre courrier :

Bonjour,

Dans vos numéros 1456 et 1463, vous évoquez les négociations avec la Cnamts, qui devraient aborder le sujet de la démographie professionnelle et, bien sûr, surtout de sa régulation.

À ce sujet, je souhaite rappeler que lors du congrès de la FFMKR de juin 2015, le conseil fédéral a été mandaté pour aborder ce sujet dans ces négociations avec la Caisse mais il a bien été dit que discuter ne signifie pas accepter. Je crois qu’il sera malheureusement impossible, à plus ou moins court terme, de refuser certaines adaptations démographiques. Mais j’espère que les responsables syndicaux négocieront dans un sens acceptable par la profession et refuseront de reconsidérer les mesures qui nous avaient été imposées dans l’avenant 3 à notre convention.

Lors du congrès de 2015, différentes pistes avaient été évoquées, avec notamment un principe de restriction d’installation temporaire afin de ne pas pénaliser ad vitam aeternam les jeunes confrères : cela consisterait en une période en début d’exercice où les nouveaux masseurs-kinésithérapeutes ne pourraient pas s’installer dans les zones sur-denses, période à la fin de laquelle ils retrouveraient une liberté d’installation complète et qui pourrait se voir raccourcie après avoir exercé dans des zones sous-denses.

"Discuter ne signifie pas accepter"

Certains confrères des régions attractives considèrent qu’une restriction de la liberté d’installation est nécessaire chez eux car la trop grande quantité de masseurs-kinésithérapeutes entraînerait des conditions concurrentielles nuisibles à un exercice serein, et de nombreux conflits entre professionnels. Pour autant, les données 2014 du Snir indiquent des niveaux d’activité tout à fait acceptables dans ces régions, si l’on compare à la moyenne nationale (4 387) le nombre d’actes moyen annuel par professionnel : 4 885 dans les Alpes-Maritimes, 5 206 dans les Bouches-du-Rhône, 4 752 dans le Var, 4 381 dans l’Hérault, 4 449 en Gironde, … Les chiffres moyens ne rendent bien évidemment pas compte des disparités locales, mais le niveau d’activité des masseurs-kinésithérapeutes dans ces régions ne justifie pas de pénaliser l’ensemble des professionnels. Du strict point de vue de la profession, rien ne légitime une restriction d’installation qui, en plus de déroger à un principe essentiel du caractère libéral de notre activité, instaure une double inégalité : inégalité entre les générations, puisque les jeunes diplômés n’auront pas la liberté de leurs aînés ; inégalité entre les régions, puisque cela entraînerait une prise de valeur artificielle des cabinets dans les régions concernées (une aubaine pour certains confrères, mais une injustice pour tous les autres). 

Par définition, la FFMKR est une fédération regroupant des syndicats départementaux, dont certains intérêts dictés par des critères géographiques peuvent diverger. C’est pourquoi quand elle négocie au nom de l’ensemble de la profession, la FFMKR doit se référer aux principes fondamentaux, et non aux préférences et intérêts spécifiques des uns et des autres.

Cordialement,

Guillaume Plazenet (93)