L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Le binôme ordinal"

courrier-des-lecteurs

10 mai 2017

Votre courrier :

Dans le désordre actuel, il est décalé de parler d’ordre. Dans l’incertitude électorale où nous vivons, présidentielle et législatives, il est délicat de parler d’élections. Et pourtant, sans nous extraire du contexte national, nous devons élire nos représentants au conseil départemental de l’Ordre.
Une nouveauté importante pour cette élection : le binôme. La parité souvent évoquée, difficilement réalisée, fait son entrée ordinale.
La profession était déjà naturellement féminisée sans qu’il fut besoin de l’exiger. Mais il semble qu’au niveau responsabilité professionnelle, en tout cas ordinale, il faille aider légalement la répartition équitable entre homme et femme.
Ne nous plaignons pas. Au contraire, reconnaissons tout ce que l’élément féminin peut porter dans une organisation professionnelle : rigueur et sensibilité, persévérance et souplesse, réflexion et imagination, anticipation et réalisme, écoute et obstination, subtilité et finesse. Enfin, n’abusons pas, c’est tout ce que l’élément masculin portait déjà… en germe !
Toujours est-il que le rapprochement des sexes n’est plus seulement souhaitable, il devient obligatoire.
Le binôme doit partager la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession, se reconnaître dans les règles de déontologie, afficher les principes de moralité, de probité et compétence.
Au niveau départemental, c’est la tenue du Tableau. Il s’agit d’enregistrer les masseurs-kinésithérapeutes qui veulent exercer dans le département comme salariés, libéraux ou en activité mixte, tout en s’assurant de la légalité du diplôme. Ce dernier peut être issu de l’IFMK ou de la commission régionale d’autorisation d’exercice de la masso-kinésithérapie, pour les diplômés de la communauté européenne.
C’est la première démarche que le jeune professionnel doit effectuer pour exercer et se conventionner avec l’assurance maladie.
Ensuite, libre à lui d’exercer comme il l’entend. Enfin presque, car l’Ordre passe ensuite le relais aux syndicats pour négocier la répartition des professionnels sur le territoire. Zones sous-dotées, très sous-dotées, qu’il faut densifier par des aides attractives, zones intermédiaires qui se suffisent à elles-mêmes, zones surdotées et très surdotées… Arrêtons-nous là pour ne pas sortir du sujet et rester dans la liberté d’installation.
Voter n’est pas un ordre. C’est une prise de conscience de nos responsabilités professionnelles. D’accord ou pas, chacun a la possibilité de se présenter à une seule condition : respecter le binôme.
Alors, chers(es) candidats(es) “binominez”-vous pour le bien de tous. Ensuite, les électeurs feront le reste.

Bernard Gautier (93)