La liberté d'installation menacée par un amendement au PLFSS
Sophie Conrard
16 novembre 2017
Dans un communiqué commun, les syndicats, l’Ordre, la FNEK et les organisations professionnelles des orthophonistes exigent le retrait d’un amendement au PLFSS déposé par des sénateurs (le texte est actuellement examiné par le Sénat).
S'il était adopté en l'état, cet amendement obligerait les jeunes diplômés des 2 professions à commencer par exercer quelques années en salariat dans un établissement de santé, avant de pouvoir s'installer en libéral.
Au-delà de la perte de leur liberté d'installation, qui les choquent profondément, les organisations professionnelles reprochent aux sénateurs de ne jamais les avoir consultés sur ce sujet. Elles expliquent ensuite, dans leur communiqué, que cette mesure serait inapplicable en l'état. Non seulement il n'y a pas assez de postes disponibles pour accueillir tous les jeunes diplômés en kinésithérapie et orthophonie (il en faudrait environ 12 000), mais cela menacerait l'accès aux soins de ville, en limitant considérablement l'installation de jeunes praticiens, en particulier dans les territoires qui en manquent déjà.
Par ailleurs, pour ce qui concerne la filière kinésithérapie, le communiqué rappelle que beaucoup d'étudiants souscrivent un emprunt pour financer leurs études, qu'un salaire de début de carrière ("pour atteindre 2 000 € nets par mois, il faut attendre 14 ans de carrière") ne leur permettra pas de rembourser.
Pour finir, "cette mesure est surtout une mauvaise réponse à un problème urgent que le gouvernement refuse de régler: le manque d’attractivité dû aux salaires inacceptables !", regrettent les organisations professionnelles.