Par un décret publié au Journal officiel le 5 décembre, le président de la République a nommé le Pr Dominique Le Guludec à la présidence du collège de la Haute autorité de santé, à compter du 4 décembre. Conformément à l'article 13 de la Constitution, sa nomination a été approuvée le 16 novembre par les commissions des Affaires sociales de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui l'ont toutes deux auditionnée. Elle succède à Agnès Buzyn, nommée ministre des Solidarités et de la Santé le 17 mai, et assurera la fin de son mandat de 6 ans, jusqu'au 6 mars 2023.

Le 8 novembre, au palais du Luxembourg, l'ancienne interne des hôpitaux avait exposé son credo, en l'occurrence qu'"aucune évolution importante de notre système de santé ne pourra réaliser si elle ne vient pas des professionnels eux-mêmes". Comme Agnès Buzyn, elle considère que ces derniers sont en effet les mieux placés pour "proposer des innovations, participer à leur évaluation, faire évoluer les bonnes pratiques et s'emparer des questions d'efficience en santé", au bénéfice des patients et des citoyens. Elle s'est déclarée "fortement attachée à préserver et accroître la qualité de notre système", notamment en s'appuyant sur la participation accrue des usagers.

Concernant la HAS, elle a affirmé qu'elle poursuivrait le travail engagé par sa précédesseure en s'appuyant sur les fondamentaux, en particulier la capacité des équipes à progresser. Une tâche d'autant plus importante que la HAS, qui a vu ses missions revues et augmentées (politique vaccinale, élargissement au médico-social…), a dans le même temps vu ses dépenses effectives diminué de 10 % entre 2012 et 2015. La question des moyens budgétaires et humains sera donc primordiale : "Il faudra trouver encore des leviers d'efficience et veiller [avec les parlementaires] à la pérennité de ses moyens pour assurer l'efficacité" de la HAS, a-t-elle insisté.

Avant sa nomination, Dominique Le Guludec assurait la présidence du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Elle se présente comme un "médecin de terrain" disposant d'une double spécialité : la cardiologie et la médecine nucléaire. Professeur des universités et praticien hospitalier, notamment à Bichat, elle a notamment mené des travaux de recherche clinique et fondamentale sur le développement de nouveaux traceurs d'imagerie moléculaire. Elle a été responsable de programmes nationaux et européens de recherche dans des domaines à forte valeur d'innovation (imagerie, nanotechnologies). En parallèle de son activité clinique, elle a notamment été présidente de la commission médicale du groupe des hôpitaux universitaires de Paris Nord Val de Seine (4 hôpitaux et un Ehpad).