Le "Projet San José" de 4 étudiantes montpelliéraines
Sophie Conrard
23 janvier 2018
En juin, 4 étudiantes de l'IFMK de Montpellier partiront un mois au dispensaire San José, à Santa Cruz, en Bolivie, qui accueille bénévolement et à plein temps 33 orphelins en situation de handicap. Objectif de voyage humanitaire : apporter du matériel de rééducation mais aussi former des professionnels locaux à l'utilisation de matériel de kinésithérapie respiratoire, pour qu'ils puissent désencombrer les enfants en cas d'urgence.
Âgés de 0 à 18 ans, les enfants du centre San José présentent diverses pathologies (mucoviscidose, trisomie 21, paralysie cérébrale, pathologies obstructives récurrentes, autisme, syndrome de Down...) et ont besoin de soins médicaux et paramédicaux quotidiens. Ils sont pris en charge par une équipe de bénévoles : médecin, psychologue, éducateurs, etc. "L'établissement fonctionne sur la base du don et du bénévolat. Certains professionnels (le médecin, l'ergothérapeute…) offrent leurs soins gratuitement. Mais ce n'est pas le cas du kinésithérapeute. Or l'association qui s'en occupe n'a pas les moyens financiers d'en engager un à plein temps. Les séances de rééducation ne sont donc dispensées que 3 matinées par semaine, bien que les besoins soient quotidiens", explique Gabrielle Vassard-Yu, qui partira avec Chloé Marger, Lydia Sibaï et Caroline Tornero.
Apporter une aide pérenne
Toutes les 4 sont étudiantes en 3e année à l'IFMK de Montpellier et veulent aider ce centre. Elles partiront sans l'appui d'une association humanitaire (c'est un choix de leur part). Elles mûrissent et peaufinent leur projet depuis qu'elles sont en 1re année. C'est en prospectant sur Internet qu'elles sont "tombées sur le site web du dispensaire, qui manifestait ses besoins et son mode de fonctionnement". Elles entament alors de longs (et parfois compliqués, en raison de la mauvaise connexion Internet à Santa Cruz) échanges avec l'équipe de bénévoles boliviens et se font "expliquer en détails leurs besoins", raconte Gabrielle Vassard-Yu.
La tête sur les épaules, elles ont réfléchi à tout (budget, bourses à décrocher pour obtenir un financement, matériel nécessaire…) et tiennent avant tout à ce que leur contribution soit "pérenne". Elles espèrent bien que dans les futures promotions, d'autres étudiants en kinésithérapie se rendront à San José. Pour leur donner envie, elles prévoient de partager leur expérience à leur retour avec un reportage photo et vidéo.
Un partenariat plus formel entre l'IFMK de Montpellier et l'orphelinat est envisagé.
Elite Médicale a généreusement fourni la quasi-totalité du matériel qu’emporteront les étudiantes en Bolivie. |
Reste à boucler le budget
Sur place, elles seront en contact avec des orthésistes locaux et se sont donc préparées à cet aspect pluridisciplinaire de leur travail. "L'une de nous est bilingue en espagnol, les autres ont un niveau scolaire… Mais on se prépare avec assiduité, en suivant des cours de conversation, une fois par semaine, où nous apprenons notamment le vocabulaire spécifique dont nous aurons besoin sur place !", explique Gabrielle Vassard-Yu, confiante.
Avant de rentrer en France, "nous ferons un bilan pour tous les enfants suivis à la maison San José et nous mettrons à jour leurs dossiers médicaux afin que le dispensaire puisse les utiliser", précise-t-elle.
À ce stade de leur préparation, elles ont déjà collecté 2 000 € via leur cagnotte Internet (lien ci-dessous) et réuni presque tout le matériel nécessaire, grâce notamment à un don très généreux de la part d'Elite Médicale. "Il nous manque encore 2 sangles abdominales et du petit matériel : strap, bandes élastiques, crèmes anti-inflammatoires, produits d'hygiène…", liste Gabrielle Vassard-Yu. Ainsi que 6 000 € pour boucler leur budget.
Pour suivre l'avancée de leur projet : https://www.facebook.com/projetsanjose/
Pour les soutenir : https://www.leetchi.com/c/solidarite-de-kine-pour-san-jose
© D.R.