À manipuler avec précautions
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1522 - 24/05/2018
En tant que professionnels de santé, vous avez déjà une idée assez claire de ce qu’est le secret médical, et de son caractère sacro-saint. En théorie en tout cas. En pratique, certains se laissent aller à des confidences (sans forcément s’en rendre compte ni penser à mal) en discutant avec des collègues sur les réseaux sociaux, ou autour d’un café dans la salle de repos du cabinet, porte ouverte… sans penser que les patients présents dans la salle d’attente entendent tout, y compris les noms des personnes évoquées (c’est du vécu). Qui peut jurer qu’il n’a jamais laissé traîner le carnet de rendez-vous ouvert, donné son mot de passe à un collègue ou à la secrétaire, ou échangé des informations sur un patient via une messagerie classique, non sécurisée et encore moins agréée pour ce faire ?
Avec la mise en place du “RGPD” (règlement européen de protection des données – lire notre dossier p. 12 à 15), il va falloir se débarrasser de certaines mauvaises habitudes. C’est une petite révolution : pendant 20 ans, Internet a littéralement explosé et on a fait n’importe quoi avec les données personnelles. Désormais, les droits de l’usager sont prioritaires.
Pensez aussi à déconnecter. On passe en moyenne 8 h par jour devant un écran [1], ce qui nuit à nos yeux… et nos articulations : on voit de plus en plus de tendinites du pouce, du poignet ou de l’épaule chez des gens qui abusent des textos, de la souris ou des jeux vidéo ! Exerçant un métier physique, vous n’êtes pas les plus touchés mais vous êtes bien placés pour faire passer le message à vos patients.
[1] “Écrans : on met sur pause ?”, Dr Good n°5, mai-juin 2018.
© D.R.