Cryolipolyse, la HAS cherche à évaluer les risques
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1522 - 24/05/2018
La Haute autorité de santé (HAS) mène ce mois-ci une consultation publique dans le cadre d’une évaluation de la cryolipolyse à visée esthétique. Elle récolte les contributions de tous les acteurs concernés : professionnels de santé, de l’esthétique et de la beauté, associations d’usagers, de consommateurs ou de patients, fabricants et distributeurs d’appareils de cryolipolyse, assureurs, professionnels ayant pris en charge des usagers victimes de complications liées à la cryolipolyse…
Cette technique connaît un engouement sans précédent depuis quelques années. Les usagers sont séduits en particulier par le fait qu’elle est non invasive et rapide à mettre en œuvre. Mais des effets indésirables ont été signalés, certains fréquents mais sans gravité (érythème, ecchymoses, douleurs, engourdissement, picotements), d’autres rares mais plus graves (malaises vagaux, hernies, hyperpigmentation, brûlures). Aussi le ministère de la Santé a-t-il saisi la HAS pour qu’elle rende un avis sur les risques pour la santé humaine que représente cette technique. Cette évaluation de la HAS fait suite à un rapport [1] de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de décembre 2016, qui soulignait surtout le manque de données disponibles pour savoir s’ils permettent une réelle lyse des adipocytes et s’ils induisent des effets indésirables notables.
La HAS a d’ores et déjà rédigé un rapport provisoire [2], qui sera amendé et finalisé à l’issue de la consultation publique, puis officiellement publié. À ce stade, la conclusion est la suivante : “Sur la base des données recueillies au cours de cette évaluation, la pratique des actes de cryolipolyse présente une suspicion de danger grave pour la santé humaine du fait d’atteintes corporelles sévères relevées, montrant pour certaines un caractère de gravité (brûlures, douleurs dont des neuropathies, hyperplasie). De ce fait, dès à présent, une information renforcée des personnes sur les risques possibles de cette technique d’esthétique est souhaitable et un encadrement de cette pratique pourrait être mis en place afin de limiter la survenue d’effets indésirables tels que ceux constatés.”
[1] À consulter en cliquant ici
[2] À consulter en cliquant ici