Une réforme bien ambitieuse
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1528 - 27/09/2018
C’est la fin d’un tabou. Le numerus clausus ne traumatisera plus des générations entières de bons élèves pas assez forts en maths pour devenir médecins (rien qu’en l’écrivant, on voit ce qui cloche). Annoncée le 18 septembre par Emmanuel Macron et Agnès Buzyn, une grande réforme des études de santé va s’opérer dans les 2 ans qui viennent (lire p. 6). Toutes les filières seront concernées. L’idée est de fluidifier les parcours et de donner de la souplesse à l’ensemble : fini le formatage des médecins et la hiérarchisation des professions, place à une orientation progressive des étudiants, à la diversification du recrutement et à des passerelles de toutes sortes. Chouette !
D’autres mesures (54 au total) composent le grand plan “Ma santé 2022” du gouvernement. Nous les évoquions en détails dans un article publié sur www.kineactu.com le 19 septembre. CPTS, coordination, travail en équipe pluridisciplinaire, voilà ce qui attend les libéraux. Oubliez l’exercice libéral à l’ancienne (Emmanuel Macron a explicitement évoqué “la fin de l’exercice isolé”), le gouvernement veut “un collectif de soins au service des patients”. 400 “généralistes à exercice partagé” iront jouer les pompiers dans les territoires désertifiés. 4 000 “assistants médicaux” soulageront les médecins surchargés de paperasse, mais uniquement s’ils travaillent dans une CPTS. Leurs missions semblent étrangement proches de celles d’une secrétaire médicale, mais pourquoi pas.
Développer l’accès direct chez le kinésithérapeute ? Pas question. Agnès Buzyn l’a bien dit : “C’est une réforme d’envergure qui ne se veut surtout pas catégorielle. Elle est conçue à l’attention des patients, et non des professionnels de santé.” Au moins, c’est clair.