Enquête auprès des jeunes diplômés : les choix de carrière ne sont pas dictés par le coût de la scolarité
Sophie Conrard
- 1er février 2019
Quatre étudiants de l'IFMK de Dax, Pauline Dubos, Antoine Delannoy, Amandine Werblinski et Lorella Touja, ont présenté un travail sur le devenir des jeunes diplômés en kinésithérapie. En voici la synthèse.
Les étudiants sont partis du constat que "la formation initiale varie d'un IFMK à l'autre" et que "chaque kinésithérapeute choisit la forme d'exercice qui correspond le mieux à ses attentes". Ils ont voulu savoir si le statut de l'IFMK (public, privé à but non lucratif, privé à but lucratif) et le prix de la scolarité (de 184 à plus de 9 000 € par an, selon le soutien apporté par la Région) influençait ce choix, notamment. Ils ont pour cela mené leur enquête de juin à septembre 2018, faisant circuler un questionnaire auquel 231 personnes (de jeunes diplômés entre 2001 et 2017) ont répondu.
Ce travail fait l’objet d’une évaluation dans leur cursus à l’IFMK de Dax. Il leur permet de valider la matière UE 31 « projet » et leur rapportera les ECTS correspondants.
Les choix de carrière ne sont pas dictés par le coût de la scolarité
Sans surprise, le statut de l'IFMK influence la demande d'un prêt étudiant. Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, les étudiants ayant contracté un prêt ne sont pas plus nombreux que les autres à travailler pendant leurs études. "On peut en déduire qu'ils le rembourseront une fois diplômés et entameront leur carrière avec une dette financière", analysent les auteurs de l'enquête.
La proportion d'étudiants qui redoublent (14 %) est équivalente dans tous les types d'IFMK. Heureusement, sinon cela voudrait dire que les instituts où les frais de scolarité sont les plus élevés poussent à la consommation !
La plupart des jeunes diplômés (85 %) commencent à travailler dans le mois qui suit l'obtention de leur diplôme. Ceux qui ont contracté un prêt pendant leurs études ne démarrent pas plus vite que les autres. Plus intéressant, cette étude a montré que le choix de l'exercice libéral ou salarié relevait d'un choix personnel et n'était pas conditionné par la contraction ou non d'un prêt étudiant. Voilà qui surprendra ceux qui affirment que les jeunes qui doivent rembourser un emprunt choisissent l'exercice libéral parce qu'ils gagneront mieux leur vie qu'à l'hôpital.
Au début de leur carrière, les jeunes kinésithérapeutes libéraux privilégient les remplacements pour découvrir différents cadres d'exercice et acquérir de nouvelles techniques. Parmi les 14 % qui choisissent de travailler à l'hôpital, beaucoup apprécient d'être "encadrés par une équipe pluridisciplinaire avant de se lancer en libéral".
33 % des jeunes interrogés ont déclaré avoir choisi une spécificité d'exercice : pédiatrie, neurologie, traumatologie du sport, etc.
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