«La kinésithérapie analytique, un outil d'une remarquable efficacité»
Jean-Pierre Gruest
Kiné actualité n° 1562 - 26/03/2020
Ancien étudiant et assistant de Raymond Sohier, Michel Haye [1] propose à l'INK une formation de 12 jours intitulée "Thérapie manuelle et kinésithérapie analytique des affections ostéo-articulaires (concept Sohier)". Présentation.
Kiné actualité : Quels sont les grands principes du concept Sohier ?
Michel Haye : La thérapie manuelle selon ce concept regroupe des examens et des techniques spécifiques qui exigent un haut degré de dextérité manuelle, pour la prévention et le traitement des affections ostéo-articulaires et abarticulaires d’origine traumatique, microtraumatique, fonctionnelle ou posturale (tendinites, péri-arthrites scapulo-humérales, coxarthroses et gonarthroses jusqu’au stade 3, etc.).
Il repose sur des justifications théoriques, un raisonnement clinique rigoureux et un raisonnement mécanobiologique dont l’idée de base est que l’équilibre biologique des cellules des tissus articulaires et péri-articulaires (tissu conjonctif) est fortement influencé par les rapports que la cellule entretient avec son environnement physique et mécanique. Ainsi, un trouble de la biomécanique peut suffire pour déclencher une affection articulaire. Notre finalité thérapeutique sera donc de normaliser les stimulations mécaniques des tissus afin d’optimiser leur potentiel biologique. Pour y parvenir, l’objectif principal est de récupérer une cinématique articulaire normale et une fonction normalement rythmée, en alternance d’appuis et de mouvements en opposition des surfaces articulaires. Il s’obtient par à la thérapie manuelle, se consolide par la kinésithérapie analytique de stabilisation et l’éducation thérapeutique (conseils d’hygiène de vie, suivi…).
Quels sont les objectifs de votre formation ?
Le but est d’acquérir une méthodologie d’analyse des conséquences des dysfonctions mécaniques des articulations, en référence aux raisonnements clinique et mécanobiologique ; de maîtriser les techniques spécifiques d’examen de détection des désordres articulaires, comme la perception et l’interprétation correctes des barrières motrices, c’est-à-dire des différents types d’arrêt de fin de course d’un mouvement passif. Il s’agit aussi de maîtriser les gestes de mobilisations articulaires et les techniques de stabilisation spécifiques, notamment un travail analytique (stimulation active de la musculature stabilisatrice) et global (rééducation fonctionnelle, neuromotrice et proprioceptive progressive et insistant sur le ressenti) pour retrouver un meilleur contrôle moteur, une fonction posturale et dynamique physiologique.
Comment se déroule-t-elle ?
Elle est scindée en 4 modules de 3 jours : 2 concernent l’hémicorps inférieur (articulations coxo-fémorale et sacro-iliaque, colonne lombaire, colonne thoracique, genou, pied) et les 2 autres l’hémicorps supérieur (épaule, coude, poignet, main, colonne cervicale, ATM). Le corps forme un tout et rien que sur les plans clinique et biomécanique, les interactions sont innombrables. Cela rend l’analyse complexe et explique pourquoi la formation est si dense. Chaque session a sa part de théorie, pratique, révision, questionnaire de vérification…
Comment inciter vos confrères à suivre cette formation ?
Chaque pathologie d’origine mécanique est une énigme à résoudre par l’analyse mécanobiologique, le raisonnement clinique et l’efficacité thérapeutique. La kinésithérapie analytique telle que la conçoit Raymond Sohier constitue un outil d’une remarquable efficacité pour relever ce défi. La douceur de nos mobilisations et l’absence de risque sont aussi des arguments non négligeables pour s’engager dans cette démarche thérapeutique.
Prochaine formation à l’INKDu 8 au 10 octobre (1re session) à ParisRens. et inscription : INK 01 44 85 46 71 et secretariat@ink-formation.com / www.ink-formation.com |
[1] Il est depuis 2018 le président de l’Institut international de kinésithérapie analytique, qui regroupe les formateurs francophones.
© D.R.