Permanence des soins à domicile :
L'URPS-Mk PACA et l'Arbam PACA Corse montrent l'exemple
Jean-Pierre Gruest
Kiné actualité n° 1563 - 09/04/2020
Afin de prendre en charge à domicile les patients dont les soins de rééducation sont prioritaires et non reportables, l’URPS-MK Paca et l’Association réseau bronchiolite asthme et mucoviscidose (Arbam) Paca Corse ont été parmi les premières à mettre en place un dispositif de recensement des kinésithérapeutes volontaires. “Nous sommes en guerre sanitaire, il est important de se mobiliser. C’est pourquoi nous avons immédiatement répondu favorablement quand l’ARS Paca nous a demandé, le 20 mars, de convertir notre tableau de gardes respiratoires de la bronchiolite en un répertoire géolocalisé permettant d’identifier sur la région les kinésithérapeutes libéraux prêts à prendre en charge des patients vulnérables”, explique Jean-Fabien Lazaro, vice-président de l’URPS-MK Paca et président de l’Arbam Paca Corse [1].
Deux types de patients sont concernés. “Il y a ceux atteints du Covid-19 qui seraient renvoyés chez eux pour poursuivre leur traitement et qui, suite à un syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) par exemple, ont besoin d’une réhabilitation fonctionnelle (réentraînement à l’effort, rééducation respiratoire, prise en charge d’un éventuel trouble neurologique…). Il y a également les non Covid-19 qui nécessitent des soins réguliers, comme les personnes atteintes d’une pathologie respiratoire (asthme, mucoviscidose, BPCO décompensée…), les personnes âgées fragiles identifiées et toutes celles en post-opératoire, afin d’éviter l’engorgement dans les services de soins et de réadaptation (SSR).”
Les kinésithérapeutes de Paca au rendez-vous
Depuis le 23 mars, tous les kinésithérapeutes souhaitant proposer leurs services peuvent le faire en envoyant un mail à arbam@orange.fr, avec leurs nom et prénom, coordonnées et adresse de confinement, pour être enregistrés dans la base de données de l’Arbam, “Nous avons refondu notre plateforme en un temps record pour permettre cette géolocalisation en vue d’organiser un maillage territorial des confrères mobilisables. Cette organisation nouvelle de mise en relation sera à disposition de toutes les institutions, de tous les médecins et les structures de Paca par l’ARS, qui a la responsabilité de gérer la crise sanitaire. Elle sera également proposée à la cellule de crise de la CPAM, qui organise actuellement le Prado Covid-19 en Paca”, détaille Jean-Fabien Lazaro. Le dispositif s’appuie sur un système informatique professionnel “capable d’encaisser une lourde charge”, affirme le kinésithérapeute d’Aubagne, qui précise que “d’autres professions de santé (médecins, infirmiers, orthophonistes…) ont souhaité que l’Arbam assure pour elles la mise en relation entre l’ARS et les patients”.
Au 1er avril, 570 kinésithérapeutes s’étaient engagés, dont de nombreux adhérents de l’Arbam, et les inscriptions continuent d’affluer. “Cette forte mobilisation va nous permettre de poser une exigence en termes d’équipement auprès de l’ARS, sachant que seuls les kinésithérapeutes équipés de masque FFP2, lunettes, gants, blouse et gel hydroalcoolique seront autorisés à intervenir”, explique Jean-Fabien Lazaro. Celui-ci a également demandé à l’ARS Paca et la CPAM 13 une indemnité pour la prestation des professionnels volontaires.
Un moyen de valoriser la profession aux yeux des tutelles et des patients
De nombreuses URPS-MK ont vite suivi le mouvement, en instaurant à leur tour des dispositifs de recensement plus ou moins sophistiqués. C’est notamment le cas de celles des Pays-de-la-Loire, d’Île-de-France, qui a lancé le 26 mars la plateforme inzee.care [2], et d’Occitanie, qui a adapté le site de l’association Kiné Occitanie Respi Garde (Korg) [3]. “En Occitanie, nous avons décidé de mettre en place ce site de garde kiné Covid-19 pour montrer à la population et aux tutelles que les kinésithérapeutes étaient responsables et capables de s’organiser pour le bien des patients. Dans cette optique, nous avons décidé d’associer tous les partenaires syndicaux, ordinaux et les établissements de formation initiale pour montrer à nos confrères que la profession était unie en cette période de crise sanitaire”, explique Vivien Hausberg, président de l’URPS, qui comptait 1 100 inscrits (10 % des kinésithérapeutes d’Occitanie) le 1er avril.
[1] www.arbam.fr
[2] www.inzee.care
[3] respioccitanie.fr