Les parents d’enfants handicapés veulent le retour de la rééducation à domicile
Alexandra Picard
- 25 mai 2020
Selon un sondage en ligne réalisé par le collectif d'associations de parents Handi actif France entre le 10 et le 17 mai, 50 % des parents se sont sentis épuisés ou dépassés par la lourdeur de la tâche pendant le confinement. Ils réclament entre autres le retour des rééducations à domicile.
La grande majorité des 503 parents qui ont répondu à cette enquête estiment être les grands oubliés de la crise sanitaire. 63 % des parents interrogés révèlent avoir besoin de rééducation à domicile, 44 % réclament des solutions de répit et 29 % veulent pouvoir bénéficier de la rééducation en télésoin. "Quand nous avons vu que les premiers résultats de l'enquête Echo montraient que plus de la moitié des parents d'enfants handicapés moteurs étaient mécontents du suivi rééducatif pendant le confinement, nous avons voulu comprendre pourquoi", expliquent Anne Gauthier, l'une des animatrices du collectif.
1 à 2 séances par mois de stimulation à domicile : pas assez pour les parents
D'après cette enquête, 87 % des personnes interrogées n’ont reçu aucune aide à domicile de la part des thérapeutes de l’enfant. 57 % disent que leur enfant n’a bénéficié d’aucun suivi scolaire ou préscolaire. Résultat : 1 parent sur 2 se sent épuisé et dépassé par la lourdeur de la tâche.
Pour la moitié de ceux qui ont pu bénéficier de stimulations à domicile, ces dernières ont été limitées à 1 ou 2 séances par mois, ce que les parents jugent insuffisant. En ce qui concerne les soins à distance, l’enquête révèle qu’avec 18 % pour la kinésithérapie et 13 % pour l'orthophonie, ces 2 thérapies ont été les plus proposées en télésoin.
Les parents mentionnent également la une autre difficulté : avoir dû, pour 15 % d'entre eux, rémunérer eux-mêmes, sans possibilité de remboursement, les praticiens libéraux venus à leur secours à domicile. Parmi les professions citées : les kinésithérapeutes, les psychomotriciens, les ergothérapeutes, les orthophonistes et les psychologues.
Constitution de l’échantillonLes parents interrogés ont en charge des enfants ayant entre 0 et 20 ans. 56 % des personnes sondées ont des enfants poly- ou plurihandicapés et souffrant soit de troubles du neuro-développement (TDN), soit d’autisme (19 %) et de troubles « dys » ou du déficit de l’attention (10 %). 42 % des enfants sont pris en charge dans une structure médico-sociale, 27 % en école ordinaire, 22 % à la maison en présence de professionnels libéraux. |
(avec Hospimedia)
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