Les bienfaits de la crise
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1569 - 02/07/2020
La crise du coronavirus a donné un coup d’accélérateur à des projets qui avançaient lentement mais sûrement. C’est le sens du titre volontairement provocateur de cet édito. Toutes les entreprises qui le pouvaient ont adopté le télétravail, le e-learning se développe à pleine vitesse (on vous en parlera en détails dans le Ka n°1570). Le secteur de la formation continue a tout mis en œuvre pour s’adapter et continuer à fonctionner le mieux possible. Comment les organismes ont-ils réussi à rebondir ou à tirer leur épingle du jeu ? L’Agence du DPC, qui nous avait plutôt habitués à d’extrêmes lourdeurs administratives, a-t-elle fait preuve de pragmatisme ? Qu’a proposé le FIF PL ? C’est l’objet de notre dossier de la semaine (lire p. 12 à 15).
Plus globalement, quelles leçons devons-nous tirer de cette crise ? Cet exercice (lire p. 16 à 20) est important pour éviter qu’une nouvelle crise sanitaire (car il y en aura d’autres, il serait illusoire de croire le contraire) ne paralyse toutes nos activités, et pour en limiter les effets néfastes sur l’économie et la société.
On savait l’exercice isolé menacé, mais la menace est montée d’un cran avec un communiqué de la Mutualité française proposant, dans le cadre du “Ségur de la santé”, de diminuer la rémunération des “soignants isolés” pour pousser les professionnels de santé de ville à se regrouper. Cela correspond à l’objectif affiché dans la stratégie gouvernementale “Ma Santé 2022”. Le gouvernement en profitera-t-il pour imposer cette vision dirigiste inspirée des réseaux de soins et porter un coup fatal à l’exercice libéral tel que nous le connaissons ? Ou choisira-t-il de faire confiance aux libéraux, qui sont conscients de la nécessité de mieux se coordonner autour du patient et ont déjà commencé à œuvrer en ce sens ?