Marquées dans leur chair
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1577 - 03/12/2020
Depuis 1999, le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Alors que le confinement imposé par la crise sanitaire agit comme un catalyseur de ces violences, la prise en charge des victimes doit pouvoir être assurée. Dans le cadre du PLFSS pour 2021, le gouvernement a d’ailleurs créé, au titre des missions d’intérêt général financées par l’assurance maladie, une dotation (5 millions d’euros sur 2 ans) destinée à financer des dispositifs dédiés à l’accompagnement des femmes victimes de violences, “pour permettre de soutenir leur développement sur le territoire, à hauteur des besoins constatés”.
Les kinésithérapeutes sont appelés à jouer un rôle important auprès de ces patientes, en particulier dans la prise en charge des dysfonctions pelviennes engendrées par les violences subies. Ce fut l’objet d’une intervention édifiante d’Anne-Florence Planté, titulaire d’un DU de criminologie et victimologie, lors d’un congrès organisé en septembre dernier à Paris, dont vous trouverez le compte rendu dans notre rubrique Formation continue (lire p. 19 à 23). Après avoir donné quelques chiffres significatifs sur l’ampleur du phénomène, elle a insisté notamment sur l’attitude que doit adopter le thérapeute, pour permettre à sa patiente de s’exprimer en confiance, et sur les signes qui doivent alerter, si celle-ci ne parle pas. Statistiquement, vous avez toutes les chances d’en croiser plusieurs au fil de votre carrière professionnelle, même si vous n’êtes pas spécialisé en rééducation pelvi-périnéale. Soyez attentifs !