Francis Nargaud: "Notre priorité sera de revoir le zonage"
Sophie Conrard
- 8 mars 2021
En février et mars, en amont des élections aux URPS qui se dérouleront début avril [1], nous vous proposons une série d'interviews pour découvrir les candidats proposés par la FFMKR. Aujourd'hui, Francis Nargaud, tête de liste pour la région Bourgogne Franche-Comté.
Kiné actualité : Pouvez-vous vous présenter et nous dire pourquoi vous êtes candidat ?
Francis Nargaud : J'exerce depuis toujours en libéral en Franche-Comté. Aujourd'hui, je suis installé dans une zone rurale du Jura, près de Saint-Claude. J'ai adhéré à la Fédération en 1986, après avoir obtenu mon diplôme en 1985. Un temps président du syndicat de Haute-Saône, je suis aujourd'hui président de celui du Jura. J'ai présidé l'URPS de Franche-Comté de 2010 à 2015, puis celle de Bourgogne Franche-Comté de 2015 à aujourd'hui.
Selon vous, quel rôle doit jouer une URPS ?
Nous sommes reconnus, respectés et écoutés par l'ARS, même si nous ne sommes pas toujours d'accord.
Nous avons mené par exemple des actions en sport santé et aujourd'hui, nos interlocuteurs (ARS, comité régional olympique, DRJSCS...) savent que notre profession a des choses à proposer dans ce domaine. Avant les réunions se faisaient sans nous. Désormais, nous sommes systématiquement invités. Par ailleurs, l'URPS médecin nous soutient. Ils sont très ouverts à la prescription de sport santé chez le kinésithérapeute. La commission Sport-Santé présidée par Patrick Michelin, président du syndicat FFMKR de Côte d’Or, a activement participé à l’élaboration du site "Espass", qui recense l'offre disponible, et nous œuvrons pour développer une culture commune et promouvoir les bonnes pratiques dans ce domaine et ainsi ne pas laisser le champlibre aux enseignants APA.
Pour les kinésithérapeutes intéressés, nous avons organisé une formation de 3 jours qui leur permettra de maîtriser les prérequis nécessaires pour intégrer le réseau sport santé bien-être (RSSBE).
Depuis le début de la crise sanitaire, nous avons participé à de nombreuses réunions de crise. Nous nous sommes mobilisés pour répondre aux questions des kinésithérapeutes et les informer sur les aides disponibles, les tests, les vaccins... Mon numéro de portable est facilement accessible, je tiens à être facile à joindre.
Quelles sont les problématiques spécifiques à votre région, et les propositions de la FFMKR pour y répondre ?
Une fois la crise sanitaire passée, notre priorité sera de revoir les critères du zonage, qui est très mal vécu par les confrères dans notre région. De nombreuses zones sont classées intermédiaires alors qu'elles sont sous-dotées, aussi ils sont exclus des aides à l'installation. Nous serions favorables à ce que le zonage soit revu chaque année, mais ça bloque au niveau de la Drees, qui "ne veut pas réviser chaque année l'indicateur APL pour une seule région".
Certains trouveront que ça ne va pas assez vite, mais je vous assure que nous effectuons un important travail dans l'ombre et que nous poursuivons nos efforts. Au départ, le directeur de l'ARS ne souhaitait pas exercer son pouvoir de modulation des aides conventionnelles sur 20 % des zones sous-dotées et très sous-dotées, mais nous l'avons convaincu et il a fini par le faire. Ce n'est pas suffisant mais cela profitera au moins à quelques confrères ! Dans ce genre de négociations, c'est sûr que ça aide d'avoir un certain vécu syndical.
Dans les zones frontalières, de nombreux confrères partent exercer en Suisse où ils gagnent mieux leur vie. Dans mon cabinet, j'ai perdu 2 associés en 3 ans ! Par ailleurs, les métropoles de Dijon et Besançon attirent un grand nombre de professionnels et ces territoires seront bientôt classés comme surdotés. En parallèle, la commission d'autorisation d'exercice, chargée de valider les diplômes étrangers et délivrer les autorisation d'exercice, est particulièrement sévère, aussi nous avons très peu d'installations.
[1] Retrouvez toutes les infos sur le calendrier des élections, le programme de la FFMKR et les candidats sur www.urps2021.ffmkr.org