Jean-Lucien Tsobanopoulos : "Nous sommes attachés à la relation de proximité entre nos élus et les masseurs-kinésithérapeutes de terrain"
Sophie Conrard
- 15 février 2021
En février et mars, en amont des élections aux URPS qui se dérouleront début avril [1], nous vous proposons une série d'interviews pour découvrir les candidats proposés par la FFMKR. Aujourd'hui, Jean-Lucien Tsobanopoulos, tête de liste pour la région Normandie.
Kiné actualité : Pouvez-vous vous présenter et nous dire pourquoi vous êtes candidat ?
Jean-Lucien Tsobanopoulos : Diplômé de l'IFMK de Rouen en 2008, malgré les apparences, je suis normand depuis toujours, au moins 5 générations du côté maternel ! Passionné de neurologie au départ, je me suis ensuite orienté vers la rééducation oro-maxillo-faciale parce qu'il y a un besoin réel de soins. Je suis d'ailleurs l'un des membres fondateurs de l'Association de rééducation oro-maxillo-faciale (Arom), avec entre autres son président Thierry Gouzland.
Adhérent de la FFMKR depuis une dizaine d'années, je suis devenu président du syndicat du Calvados. Ce qui m'a séduit, c'est son fonctionnement en fédération : c'est la base qui décide de la politique nationale. Il y a de la place pour les débats d'idées. Cela correspond à mes valeurs. Et au niveau départemental, le syndicat est une précieuse mine d'informations pour les masseurs-kinésithérapeutes.
Élu à l'URPS en 2015, j'ai découvert son fonctionnement. J'ai toujours eu la vocation de défendre mes confrères au niveau local et régional. Par ailleurs je suis très attaché à la pluridisciplinarité. Ce ne sont pas de vains mots, nous avons de nombreux échanges avec les autres URPS, et pas seulement pour gérer la crise sanitaire.
Notre liste représente bien les spécificités de la région, puisque nous avons mis à sa tête des représentants des 5 départements normands. Nous sommes attachés à cette relation de proximité entre nos élus et les masseurs-kinésithérapeutes de terrain. Mais aussi à la parité hommes/femmes, que nous respectons autant que possible.
Selon vous, quel rôle doit jouer une URPS ?
Elle représente la profession au niveau régional, face aux instances comme l'ARS. Elle doit également favoriser les échanges interprofessionnels, notamment par le biais de l'association inter-URPS. C'est ce qui m'intéressait le plus, lorsque je me suis présenté pour les élections de 2015. La coordination entre notre URPS et l’URML a d'ailleurs favorisé le développement des PSLA [2] en Normandie. Elle nous a aidés à intégrer ces structures.
Je suis convaincu que l'URPS est un moyen d'affirmer notre présence et notre rôle au sein des réseaux locaux qui se tissent, comme les CPTS. Par exemple, nous avons participé à une enquête de l'ARS sur les motifs de recours aux urgences en Ehpad : ce sont les chutes et les pathologies d'inhalation (fausses routes). Nous avons expliqué que nous pouvions, avec les orthophonistes, jouer un rôle préventif pour éviter certains recours aux urgences. Mais si l'URPS-MK n'avait pas réagi, personne n'aurait pensé à nous !
Elle a joué aussi un rôle d'information et de formation pour les kinésithérapeutes, c'est pourquoi nous organisons des soirées décentralisées partout en Normandie, pas seulement à Caen et Rouen.
Quelles sont les problématiques spécifiques à votre région, et les propositions de la FFMKR pour y répondre ?
La Normandie est connue pour ses zones sous-dotées et très sous-dotées. Certains territoires souffrent d'une réelle pénurie. Améliorer l'accès aux soins est donc une priorité. Le mode de calcul des critères du zonage est inadapté et ne nous laisse aucune marge de manœuvre. Il faut absolument commencer par cartographier les besoins de soins réels pour adapter ensuite l'offre de soins.
Une piste pour y remédier est d'encourager des jeunes à s'installer là où on a besoin d'eux. C'est pourquoi nous proposons dans les 3 IFMK normands la prise en charge des frais de scolarité, en échange d'un engagement à exercer dans une zone très sous-dotée, en salariat ou en libéral. Ce partenariat, dont mon colistier Christian Terrien a été l'artisan, fonctionne bien et nous entendons le poursuivre si nous sommes élus.
Nous avons par ailleurs des projets autour de l'éducation thérapeutique du patient et de la prévention, entre autres.
[1] Retrouvez toutes les infos sur le calendrier des élections, le programme de la FFMKR et les candidats sur www.urps2021.ffmkr.org
[2] Pôles de santé libéraux ambulatoires.