Philippe Fournet «Pour une URPS proche de vous comme vous l'êtes de vos patients»
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1582 - 25/02/2021
Kiné actualité : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Philippe Fournet : Kinésithérapeute depuis 1988 (c’est une véritable vocation), j’ai étudié l’ostéopathie au BCOAT en Angleterre. J’exerce dans un cabinet pluridisciplinaire à Villejuif, dans le Val-de-Marne, avec un infirmier, un podologue et un orthoptiste. Kinésithérapeute libéral, je subis l’augmentation constante des charges qui impactent nos cabinets alors que nos honoraires stagnent. Je suis syndiqué à la FFMKR depuis 20 ans, à la suite de la révolte de la profession contre des quotas imposés à l’époque par les caisses. Je suis passé par tous les postes pour me former, dans mon département, puis je suis devenu président. Je préside également l’union régionale des syndicats FFMKR d’Île-de-France.
Je siège en commission paritaire départementale et régionale comme président de la section professionnelle, ce qui me permet de mieux appréhender les problèmes rencontrés avec les CPAM et défendre mes confrères. J’ai travaillé à l’URPS comme chef de projet sur l’intégration des BDK dans “Terr-esanté” [2], avec les principaux éditeurs de logiciels.
Quel rôle joue l’URPS ?
Il est indispensable de mieux la faire connaître par l’ensemble des confrères. Nous souhaitons qu’elle soit plus proche des kinésithérapeutes de terrain, de la même manière que nous sommes proches de nos patients. Comme nous avons pu le constater lors de cette crise sanitaire sans précédent, l’URPS a été un interlocuteur indispensable, montrant néanmoins les limites du “tout régional” en faisant émerger l’importance d’une redistribution départementale de l’action. La force de notre équipe est qu’elle regroupe des kinésithérapeutes de tous les départements d’Île-de-France. C’est l’ADN de la FFMKR. Nous serons des élus de terrain, y compris dans les zones rurales. Notre équipe reflète la diversité des modes et des conditions d’exercice qui existent dans la région.
Quelles sont les problématiques spécifiques à votre région, et les propositions de la FFMKR pour y répondre ?
La démographie professionnelle est un enjeu pour l’avenir de la kinésithérapie et une priorité de l’ARS. Une refonte du zonage, qui est basé sur des chiffres datant de 2016, paraît indispensable.
Notre programme s’articule autour de 3 mots : simplifier, valoriser, protéger. Simplifier le parcours de soins avec un outil numérique unique et compatible avec nos logiciels métier, faciliter la création de CPTS, l’utilisation du ROR, les rapports ville/hôpital (en particulier dans le cadre du Prado).
Valoriser c’est exiger de justes revalorisations tarifaires et de nouvelles sources de rémunération, revaloriser l’exercice à domicile en créant un acte spécifique de déplacement en Île-de-France et en négociant la gratuité du stationnement avec les maires et les préfets. C’est faire acter le rôle du kinésithérapeute lors des pandémies, y compris en Ehpad. C’est aider les étudiants à trouver des cabinets disposés à les accueillir en promouvant les terrains de stage en libéral. Enfin, nous voulons protéger les kinésithérapeutes des agressions et incivilités en créant un réseau de prise en charge et un numéro dédié, mais aussi protéger l’exercice individuel au sein de structures coordonnées légères et souples. Ce projet est au service de toute la profession, que nous voulons unie et rassemblée.
[1] Retrouvez toutes les infos sur le calendrier des élections, le programme de la FFMKR et les candidats sur www.urps2021.ffmkr.org
[2] Système interopérable entre hôpital et professionnels libéraux, qui permet d’échanger bilans, dossiers patients, etc. en toute sécurité. Conçu spécifiquement pour et avec les kinésithérapeutes, il est parfaitement adapté à leurs pratiques. À terme, il doit intégrer le DMP et être interopérable avec Rézone.
© D.R.